Presse: Six ex-membres de la secte japonaise Aum exécutés

swissinfo.ch: PUBLIÉ LE 26 JUILLET 2018 04:1726. JUILLET 2018 – 04:17

 

La secte Aum vérité suprême était dirigée par le gourou Shoko Asahara,
exécuté au début du mois de juillet (archives).
KEYSTONE/EPA JIJI PRESS (sda-ats)

Six ex-membres de la secte Aum vérité suprême, responsable de l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, ont été exécutés jeudi matin, selon les médias japonais. Ils s’ajoutent aux sept déjà pendus au début du mois.

Tous les ex-membres de la secte condamnés à la peine capitale il y a plusieurs années ont été exécutés, dont le gourou Shoko Asahara – de son vrai nom Chizuo Matsumoto -, exécuté au début du mois. Quelque 190 autres membres d’Aum avaient également été condamnés à diverses sentences.

Le 20 mars 1995, selon un procédé très réfléchi, plusieurs membres de l’organisation occulte Aum vérité suprême, créée par Shoko Asahara, répandaient du gaz sarin dans des rames de métro convergeant vers le coeur administratif de la capitale. L’attentat a fait treize morts et a intoxiqué 6300 autres personnes.

La secte est tenue au total pour responsable du décès de 29 personnes et de 6500 blessés. Avant l’attentat du métro de Tokyo, qui a profondément choqué le pays et y a laissé des séquelles, le Japon avait regardé avec une fascination, mêlée d’angoisse, germer et grandir Aum dans les années 1980 et 1990. La secte attira jusqu’à 10’000 fidèles.

Une gravité sans “précédent”

Le chef mystique Shoko Asahara allait alors d’émissions de télévision en podiums de campagne électorale pour capter l’attention des citoyens, parmi lesquels de jeunes scientifiques de haut vol, des médecins, des avocats et autres individus appartenant à l’élite.

La première peine capitale pour l’attentat de 1995 a été prononcée en septembre 1999. En décembre 1999, la secte Aum a reconnu pour la première fois officiellement sa responsabilité dans l’attentat contre le métro de Tokyo. Shoko Asahara avait vu sa sentence confirmée en 2006 et a attendu jusqu’au 6 juillet dernier.

Il y a trois semaines, lors de la précédente série d’exécutions de fidèles de cette secte, la ministre de la justice, Yoko Kamikawa, avait dit avoir pris “après une prudente réflexion la décision de signer l’ordre d’exécution” de ces sept condamnés, estimant que “des actes d’une telle gravité, sans précédent au Japon, ne doivent plus jamais se produire”.

La loi japonaise précise que les condamnés à la peine capitale doivent être exécutés dans les six mois suivant la confirmation de leur sentence, mais, dans la pratique, ils restent souvent des années dans l’antichambre de la mort.

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