Presse: L’association des Travailleuses missionnaires mise en examen pour travail illégal

Par Le figaro.fr  AFP agence le 15/11/2017

L’association catholique est accusée d’avoir employé des centaines de femmes étrangères – venues d’Afrique ou d’Asie – dans ses restaurants en France en dehors de tout cadre légal. Huit plaintes ont, pour l’heure, été déposées.

L’association catholique des Travailleuses missionnaires a été mise en examen à Épinal, dans les Vosges, pour avoir employé dans des restaurants des centaines d’étrangères en dehors de tout cadre légal, a indiqué ce mercredi le parquet, confirmant une information du quotidien La Provence. L’inculpation, qui remonte au 9 novembre, porte sur l’«emploi d’étrangers démunis d’une autorisation de travail» et le «recours à personnes exerçant un travail dissimulé», a indiqué dans un communiqué le procureur de la République à Épinal, Étienne Manteaux.

Les Travailleuses missionnaires de l’Immaculée (TMI), dans le collimateur depuis plusieurs années de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), sont des «vierges chrétiennes» affectées à des restaurants de sanctuaires. Elles appartiennent à la Famille missionnaire Donum Dei (FMDD), association reconnue par le Saint-Siège et rattachée à l’ordre des grands carmes. Une enquête préliminaire avait été ouverte en octobre 2015 par le parquet d’Épinal après un signalement de l’inspection du travail visant un établissement à Domrémy-la-Pucelle, dans les Vosges.

Les investigations, conduites par l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI), ont abouti au regroupement à Épinal d’autres procédures ouvertes à Lisieux, dans le Calvados, et Marseille en 2016 pour les mêmes faits.

Toutes les femmes ne souhaitent pas porter plainte

Au total, la Miviludes a comptabilisé huit plaintes, dont une émanant d’une femme décédée depuis, en 2016, à 38 ans, alors que, menacée d’expulsion, elle avait refusé d’être hospitalisée. La dernière plainte a été déposée en juillet dernier pour «exploitation d’une personne réduite en esclavage». Ces TMI, formant une main-d’œuvre recrutée très jeune au Burkina Faso, au Cameroun, au Vietnam, aux Philippines ou encore au Pérou, œuvraient le plus souvent dans des restaurants de la chaîne L’Eau vive sans être déclarées ni toucher de salaires ou de pourboires.

«C’est une association dont tous les membres, en apparence, faisaient partie d’un ordre religieux, mais cette structure n’est jamais devenue un ordre religieux», a indiqué le procureur. «Toutes les femmes entendues faisant partie de l’association ne souhaitent pas porter plainte. Le discours c’est: “On ne touche pas de salaire, on est heureuses, on donne notre vie au Seigneur”», a constaté le magistrat. L’association Aide aux victimes des dérives de mouvements religieux et à leurs familles (Avref) avait consacré à cette association un «livre noir» en 2014.

Après avoir auditionné d’anciennes TMI, la Miviludes avait relevé en 2015 «des éléments qui caractérisent la déstabilisation mentale», pointant «la diabolisation du monde extérieur, les ruptures avec l’environnement d’origine, l’absence de soins et les atteintes à l’intégrité physique».

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