Galilée et la création dans la science des débuts de l’ère moderne


par Dr. Terry Mortenson
extrait du livre The Great Turning Point (Le grand tournant)

Cet article de answersingenesis.org éclaircira un débat controversé de Galilée , souvent utilisé par les athées pour rejeter de manière lapidaire autant le christianisme que l’évidence d’un Dieu créateur dans la création. C’est ce que fit Stephen Hawking lors de son dernier discours au CERN.
Traduit en Français avec autorisation par Vigi-Sectes


Les controverses relatives aux premiers chapitres de la Genèse et les découvertes et théories géologiques s’inscrivaient dans un mouvement de pensée complexe qui animait les esprits cultivés des Européens.

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Les controverses du début du XIXe siècle en Grande-Bretagne sur la relation entre les premiers chapitres de la Genèse et les découvertes et théories géologiques ne se sont évidemment pas faites dans le vide. Elles s’inscrivaient dans un mouvement de pensée complexe aux dimensions philosophiques, théologiques, sociales, politiques et ecclésiastiques, qui animait les esprits cultivés des Européens en général et des Britanniques en particulier. Ce qui suit met en lumière quelques-uns des personnages, événements et courants de pensée les plus importants qui ont conduit et contribué à une révolution de la vision du monde, qui a profondément affecté le débat sur la genèse et la géologie au 19e siècle.

L’affaire Galilée

Peu avant sa mort en 1543, Nicolas Copernic (1473-1543), mathématicien et astronome polonais, publia avec quelques hésitations Sur les révolutions des sphères célestes, dans lequel il soutenait que la terre n’était pas le centre de l’univers, comme on le croyait généralement, mais qu’elle tournait sur son axe et qu’elle tournait avec les autres planètes connues autour du soleil immobile. Au cours des décennies suivantes, sa théorie (en tant que description de la réalité physique, et non simplement en tant que description mathématique alternative) s’est heurtée à une opposition parce qu’elle semblait contraire au bon sens, qu’elle s’opposait à la physique aristotélicienne, qu’elle manquait de preuves astronomiques convaincantes et qu’elle allait à l’encontre de l’interprétation littérale de diverses Ecritures. Environ 150 ans se sont écoulés avant que sa théorie ne soit généralement acceptée. Johannes Kepler (1571-1630) et Galileo Galilei (1564-1642) l’ont rapidement adoptée, bien que ce dernier ait d’abord été réticent à publier ses opinions.

Galileo Galilei (1564-1642)

En 1613, Galilée s’exprime enfin au grand jour dans ses Lettres sur les taches solaires. Il y affirme que ses observations du ciel au moyen du télescope récemment inventé sont conformes à ce que Copernic avait proposé comme étant la relation et le mouvement réels de la Terre et des corps célestes. Dans un premier temps, les autorités catholiques romaines ont accepté les affirmations de Galilée comme étant compatibles avec les enseignements de l’Église. Toutefois, les professeurs d’université jésuites (défenseurs ultra-orthodoxes du dogme catholique et partisans de la théorie géocentrique) ont fini par être suffisamment provoqués par les nouveaux écrits de Galilée pour faire pression sur le pape en 1633 et obliger Galilée à abjurer la théorie héliocentrique sous peine d’excommunication. Il se rétracta, mais resta assigné à résidence jusqu’à la fin de sa vie.1

Cet incident a apporté un soutien considérable à ceux qui, à la même époque et plus tard, ont insisté (à la suite de Galilée) sur une bifurcation complète entre l’étude de la création et l’étude des Écritures.2 La Bible a été écrite pour enseigner la théologie et la morale, et non un système de philosophie naturelle (c’est-à-dire la science), affirmait-on. Ou, comme l’a dit Galilée, l’intention de l’Écriture est «  de nous enseigner comment on va au ciel, et non pas comment le ciel va »3 :

C’est ainsi que Galilée à conclu:

Rien de ce que l’expérience sensorielle met sous nos yeux, ou que les démonstrations nécessaires nous prouvent, ne doit être mis en question (et encore moins condamné) sur le témoignage de passages bibliques qui peuvent avoir un sens différent sous leurs mots… Au contraire, si nous sommes parvenus à des certitudes en physique, nous devrions les utiliser comme les aides les plus appropriées à la véritable exposition de la Bible.4

Faisant souvent référence à Galilée, cette approche de la relation entre la science et l’interprétation de l’Écriture a été revendiquée par tous les opposants aux géologues scripturaires britanniques du début du 19ème siècle. Les partisans de la vieille terre estimaient qu’avant les travaux de Copernic, Kepler et Galilée, il était tout à fait naturel pour les chrétiens de considérer que certains versets de la Bible impliquaient une terre immobile entourée de corps célestes en rotation, parce qu’ils n’avaient aucune raison philosophique ou observationnelle de penser autrement. Mais une fois les nouvelles descriptions mathématiques et les observations télescopiques connues, ils ont été contraints de réinterpréter ces versets afin de supprimer la contradiction apparente entre la vérité révélée par l’Écriture et celle révélée par la création de Dieu. De la même manière, les partisans de la vieille terre ont raisonné en disant que la géologie a apporté la preuve par l’observation que la terre est beaucoup plus vieille qu’on ne le pensait auparavant et que les chrétiens doivent donc interpréter Genèse 1 et 6-9 différemment, afin d’harmoniser l’Écriture avec cet enseignement de la création nouvellement découvert.5

Il convient de noter que l’affaire Galilée portait exclusivement sur la structure et le fonctionnement actuels de l’univers, plutôt que sur la manière dont il est né et a atteint sa disposition actuelle. À titre de comparaison, Galilée a interprété le récit du miracle du long jour de Josué 10:12-15 comme une histoire littérale, bien qu’il ait expliqué la position stationnaire du soleil en termes de théorie copernicienne et de langage de l’apparence. Il semble qu’il ait également considéré le récit de la création du soleil le quatrième jour de la Genèse 1 comme de l’histoire littérale.6 À la fin de ce livre, je reviendrai sur cette distinction entre ce que l’on appelle parfois la “science opérationnelle” et la “science historique”.

La science baconienne

Le célèbre politicien et philosophe anglais Francis Bacon (1561-1626) a également exercé une influence considérable sur le développement ultérieur de la science et sur les opinions des chrétiens ultérieurs concernant la relation entre l’Écriture et la science. Lui aussi prônait la séparation entre l’Écriture et l’étude scientifique du monde physique. Bacon a défendu le concept des deux livres de Dieu : le livre de l’Écriture et le livre de la nature. Dans Advancement of Learning (1605), il a fait sa célèbre déclaration sur la relation entre l’Écriture et la nature :

En effet, notre Sauveur dit : « Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne connaissez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu » ; il met devant nous deux livres ou volumes à étudier, si nous voulons être à l’abri de l’erreur : d’abord les Écritures, qui révèlent la volonté de Dieu, et ensuite les créatures, qui expriment sa puissance, la seconde étant la clé de la première : Il ne s’agit pas seulement d’ouvrir notre entendement pour qu’il comprenne le sens véritable des Écritures, grâce aux notions générales de la raison et aux règles du langage, mais surtout d’ouvrir notre foi, en nous amenant à méditer sur la toute-puissance de Dieu, qui est principalement signée et gravée dans ses œuvres. 7

Sir Francis Bacon (1561-1626)

Plus loin dans le même ouvrage, il critique  « l’école de Paracelse »8 et d’autres qui prétendent « trouver la vérité de toute la philosophie naturelle dans les Écritures ; scandalisant et travestissant toute autre philosophie comme païenne et profane ». Il poursuit ainsi de manière générale :

Car chercher le ciel et la terre dans la parole de Dieu, dont il est dit : « Le ciel et la terre passeront, mais ma parole ne passera pas », c’est chercher des choses temporaires parmi les éternelles ; et de même que chercher la divinité dans la philosophie, c’est chercher les vivants parmi les morts, de même chercher la philosophie dans la divinité, c’est chercher les morts parmi les vivants. . . . Et encore une fois, la portée ou le but de l’esprit de Dieu n’est pas d’exprimer les choses de la nature dans les Écritures, autrement que par le passage, et pour l’application à la capacité de l’homme et aux questions morales et divines.9

Quinze ans plus tard, Bacon a développé ces idées dans Novum Organum (1620). Condamnant le mélange de superstition et de théologie dans les œuvres des Grecs (tels que Pythagore et Platon), il affirme qu’il est insensé de tenter de fonder « un système de philosophie naturelle » sur la base du premier chapitre de la Genèse, de Job ou d’autres sections de la Bible, car un tel « mélange de choses divines et humaines » produirait non seulement une philosophie erronée, mais aussi une religion hérétique10.

Bacon reproche notamment aux théologiens scolastiques de son époque d’avoir mêlé de façon inconsidérée « les discussions et la philosophie épineuse d’Aristote au corps de la religion » 11.

Un autre élément clé de la méthodologie scientifique de Bacon était qu’il insistait sur le fait qu’une connaissance précise du monde physique ne pouvait se développer que sur la base d’un raisonnement inductif à partir d’une multitude de données collectées par l’observation et l’expérimentation. Les erreurs résultent de spéculations fondées sur le manque de faits.

Ces deux idées (c’est-à-dire la séparation de l’étude de l’Écriture et de la science et la méthode de raisonnement inductif à partir de nombreuses données observées) étaient fondamentales pour les objectifs de la Société géologique de Londres, fondée en 1807. De nombreux géologues de l’ancienne Terre ont souligné à maintes reprises leur dépendance à l’égard de Bacon.12

Mais pour cette étude, il sera également important d’examiner un passage peu connu relatif à l’influence de Bacon sur la géologie. Quelques pages avant la première citation ci-dessus, tirée de The Advancement of Learning, Bacon note que les lois lévitiques sur la lèpre enseignent :

Un principe de la nature, selon lequel la putréfaction est plus contagieuse avant la maturité qu’après. . . . Ainsi, à cet endroit et à bien d’autres dans cette loi, on trouve, outre le sens théologique, beaucoup d’aspersion de la philosophie. De même, dans cet excellent livre de Job, si on le tourne avec diligence, on le trouvera plein et gonflé de philosophie naturelle, comme par exemple la cosmographie et la rondeur de la terre [il cite Job 26:7 selon la Vulgate (latine)], où l’on touche manifestement à la pénibilité de la terre, au pôle du nord et à la finitude ou à la convexité des cieux. Il en va de même pour l’astronomie [il cite Job 38:31-32 selon la Vulgate] où la répartition des étoiles toujours à égale distance est notée avec beaucoup d’élégance. Et dans un autre endroit, [il cite Job 9:9 selon la Vulgate] où il prend connaissance de la dépression du pôle sud, l’appelant les secrets du sud, parce que les étoiles du sud étaient dans ce climat invisibles. La question de la génération [il cite ici Job 10:10 selon la Vulgate], etc. La question des minéraux [voici une autre citation partielle de Job en latin] et ainsi de suite dans ce chapitre. De même, dans la personne de Salomon [sic] le roi, nous voyons le don et la dotation de la sagesse et de l’érudition. . . . Salomon est devenu capable non seulement d’écrire ces excellentes paraboles ou aphorismes concernant la philosophie divine et morale, mais aussi de compiler une histoire naturelle de toute la verdure, depuis le cèdre sur la montagne jusqu’à la mousse sur le mur (qui n’est qu’un rudiment entre la putréfaction et une herbe), et aussi de toutes les choses qui respirent et se meuvent.13

Auparavant, il avait brièvement exprimé son apparente croyance en une création littérale de six jours, après laquelle la création était achevée. Il croyait également que le déluge et la confusion des langues à la tour de Babel étaient des jugements de Dieu.14 Certaines de ces croyances ont été exprimées plus en détail dans sa Confession de foi, publiée pour la première fois à titre posthume dans ses Remains (1648), mais rédigée à une date inconnue avant l’été 1603.15 Cette confession de huit pages16 se lit comme un credo orthodoxe détaillé.

D’une importance particulière pour cette étude est sa déclaration selon laquelle, pendant les six jours de création, Dieu « a fait toutes choses bonnes dans leur premier état », le travail de chaque jour étant une « perfection », mais que « le ciel et la terre, qui ont été faits pour l’usage de l’homme, ont été soumis à la corruption par sa chute ». Il croyait que Dieu avait interrompu son travail de création le premier sabbat et qu’il ne l’avait jamais repris. Depuis lors, il a poursuivi son œuvre providentielle de soutien de sa création et, après la chute, il a accompli son œuvre rédemptrice. Selon Bacon, « les lois de la nature, qui subsistent et régissent inviolablement jusqu’à la fin du monde, ont commencé à être en vigueur lorsque Dieu s’est reposé de ses œuvres et a cessé de créer ; mais elles ont été révoquées, en partie, par la malédiction, et depuis lors elles n’ont pas changé ».17 Ainsi, dans l’esprit de Bacon, les lois de la nature que les scientifiques devraient s’efforcer de découvrir par l’observation et l’expérimentation n’étaient pas le moyen par lequel Dieu a créé l’univers et la terre en parfait état de marche, avec ses diverses espèces de plantes et d’animaux, et l’homme.

Ces diverses remarques de Bacon sur la création, l’apparition des lois de la nature, l’Écriture et l’étude de la nature peuvent sembler à première vue incohérentes ou contradictoires, et nous pourrions supposer que ses remarques sur la séparation de la science et de l’Écriture dans Novum Organum représentent une rétractation de ses déclarations antérieures. Toutes ses remarques sont importantes pour comprendre le débat entre la Genèse et la géologie au 19ème siècle, dans lequel les géologues de la vieille terre et de nombreux géologues scripturaux étaient en désaccord sur ce que signifiait être baconien dans son raisonnement sur le monde créé. Il sera démontré qu’un géologue scripturaire, Granville Penn, a soutenu (et certains autres géologues scripturaires se sont explicitement rangés à son avis) que les convictions de Bacon, fondées sur la révélation scripturale, concernant la nature de la création originelle et le moment où les lois actuelles de la nature sont entrées en vigueur, faisaient autant partie des principes philosophiques de Bacon que sa conviction que l’étude de l’Écriture et l’étude du monde naturel ne devaient pas être imprudemment mélangées. En d’autres termes, les géologues scripturaires estimaient que les premiers principes de Bacon nuançaient le sens de son dernier principe. Par conséquent, il était contraire aux principes de Bacon de reconstruire l’histoire de la terre en se basant uniquement sur les lois actuelles de la nature. Les géologues scripturaires soutenaient également qu’il n’était pas bon d’être dogmatique au sujet d’une théorie générale de la terre ancienne, alors que si peu de la surface de la terre avait été étudiée géologiquement au début du 19ème siècle. Ainsi, alors que les géologues de l’ère ancienne se réclamaient de Bacon dans un sens, les géologues scripturaires considéraient qu’ils suivaient eux aussi Bacon sur des points importants. Nous reviendrons sur cet aspect baconien du débat à la fin du livre, en particulier dans le cadre de la discussion sur la nature problématique de la géologie.

Les Lumières

Le siècle des Lumières, ou « âge de la raison », aux XVIIe et XVIIIe siècles, a été une époque où la raison a été élevée au rang d’autorité suprême pour déterminer la vérité. Certains, comme René Descartes (1596 – 1650) et John Locke (1632 – 1704), ont cherché à utiliser la raison pour défendre la foi chrétienne, mais d’autres ont utilisé la raison pour rejeter toutes les autres formes d’autorité, en particulier la tradition, l’expérience religieuse, l’autorité ecclésiastique et la révélation de l’Écriture. Ironiquement, ils s’appuyaient souvent sur les écrits de Locke et de Descartes pour y parvenir. Hazard a observé :

Y a-t-il jamais eu un exemple plus singulier de la manière dont, après un certain temps, une doctrine peut développer des idées complètement différentes de celles avec lesquelles elle a commencé ? . . . À la cause de la religion, la philosophie cartésienne a apporté ce qui semblait être un soutien des plus précieux, au départ. Mais cette même philosophie portait en elle un germe d’irréligion que le temps devait mettre en lumière, et qui agit, travaille et est utilisé délibérément pour saper et miner les fondements de la croyance.19

Descartes a utilisé les outils de l’examen, du libre examen et de la critique pour tenter d’établir avec certitude des questions telles que l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme. Les sceptiques ont utilisé ces mêmes outils pour renverser ces croyances.

L’un de ces sceptiques cartésiens était le juif apostat hollandais Benedict de Spinoza (1632-77) qui, en 1670, a écrit un livre très préjudiciable intitulé Tractatus Theologico-Politicus. Les juifs, les protestants et les catholiques s’opposèrent à cet ouvrage, car il balayait les principales croyances judéo-chrétiennes traditionnelles. Spinoza rejette les Écritures comme révélation prophétique de Dieu, estimant qu’elles sont entachées d’erreurs et de culture ancienne. Il n’est donc pas surprenant que Spinoza rejette fermement les miracles de la Bible, qu’il considère comme contraires aux lois universelles de la nature. Dans le Tractatus, il cherche avant tout à établir une méthode scientifique d’herméneutique. Spinoza a tenté en vain d’interpréter la Bible de manière impartiale, sans aucun présupposé.

Bien que les idées de Spinoza aient été fortement contestées à l’époque, elles ont marqué le début du 19e siècle de deux manières : par l’enseignement des déistes anglais et par les critiques bibliques allemands et français, dont beaucoup étaient également déistes.

Les déistes considéraient le Créateur comme un grand horloger qui, une fois qu’il avait remonté le monde, le laissait fonctionner sans interférence selon les lois de la nature. En conséquence, les miracles étaient niés, de même que les prophéties accomplies et la révélation divine. Le déisme a reçu une réponse ferme de la part des ecclésiastiques orthodoxes, si bien que dans les années 1750, les auteurs ouvertement déistes avaient pratiquement disparu en Angleterre. Néanmoins, les idées déistes ont pris racine et se sont répandues au 19e siècle, souvent cachées dans des ouvrages de théologie naturelle qui étaient si répandus dans les premières décennies. (La théologie naturelle considère la vérité théologique/morale sur Dieu qui peut être glanée à partir de l’étude de sa création, c’est-à-dire de la nature). Note du professeur Brooke :

Sans clarification supplémentaire, il n’est pas toujours clair pour l’historien (et ne l’était pas non plus pour les contemporains) si les partisans de la conception défendaient une thèse chrétienne ou déiste. L’ambiguïté elle-même peut être utile. En dissimulant des découvertes potentiellement subversives dans le langage de la théologie naturelle, les scientifiques pouvaient paraître plus orthodoxes qu’ils ne l’étaient, mais sans être gênés par la duplicité si leurs inclinations étaient plus proches du déisme.20

Un ecclésiastique anglican écrivait en 1836 qu’en raison de l’influence croissante de la théologie naturelle et de la néologie allemande, « une grande partie de ce qui passe pour du christianisme n’est que du déisme déguisé! »21.

En Allemagne et en France, le déisme s’est épanoui, en particulier dans les études bibliques, où le philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804) et Spinoza ont exercé une grande influence. Reventlow conclut son étude approfondie en disant :

«On ne saurait surestimer l’influence exercée par la pensée déiste et par les principes de la vision humaniste du monde dont les déistes ont fait le critère de leur critique biblique, sur l’exégèse historico-critique du 19e siècle ; les conséquences s’étendent jusqu’à aujourd’hui. C’est à cette époque qu’une série de présupposés presque inébranlables ont été résolument déplacés dans une autre direction. »22

Alors que l’érudition biblique critique prenait le dessus sur le continent à la fin du 18e et au début du 19e siècle, sa pénétration dans les églises britanniques (et nord-américaines) était entravée, sans doute en partie à cause des effets durables du réveil évangélique mené par les Wesleys et Whitefield.

Une révolution dans la vision théologique et philosophique du monde était donc en plein essor au début du 19e siècle. Son développement peut également être retracé dans l’histoire de la géologie et de la cosmogonie.

Le grand tournant

Beaucoup de gens dans l’Église aujourd’hui pensent que le créationnisme de la « jeune terre » est une invention assez récente, popularisée par les chrétiens fondamentalistes au milieu du 20e siècle. Ce point de vue est-il correct ? Terry Mortenson, spécialiste de Answers in Genesis, présente ses fascinantes recherches originales, qui témoignent d’une histoire différente.


Notes de bas de page

  1. Cette affaire complexe de Galilée a fait couler beaucoup d’encre. Voir Thomas Schirrmacher, “The Galileo Affair : History or Heroic Hagiography ?” (L’affaire Galilée : histoire ou hagiographie héroïque ?) Creation Ex Nihilo Technical Journal, 14(1), 2000, p. 91-100 (sur https://assets.answersingenesis.org/doc/articles/books/great-turning-point/TJ14_1-Galileo.pdf) ; Charles E. Hummel, The Galileo Connection : Resolving Conflicts Between Science & the Bible (Downers Grove, IL : InterVarsity Press, 1986) ; Colin A. Russell, Cross-currents : Interactions Between Science and Faith (Grand Rapids, MI : W.B. Eerdmans Pub. Co, 1985), p. 37-54 ; Colin A. Russell, R. Hooykaas et David C. Goodman, The “Conflict Thesis” and Cosmology ( Milton Keynes : Open University Press, 1974) ; William R. Shea, “Galileo and the Church”, in God and Nature, David C. Lindberg et Ronald L. Numbers, éditeurs (Berkeley, CA : University of California Press, 1986), p. 114-135 ; John Dillenberger, Protestant Thought and Natural Science (Garden City, NY : Doubleday, 1960), p. 22-28 ; Thomas S. Kuhn, The Copernican Revolution (1971), p. 219-228.
  2. Il y en avait eu d’autres auparavant, comme le luthérien modéré Rheticus, qui a étudié les mathématiques et l’astronomie avec Copernic et a contribué à la publication de son livre. Rhéticus avait pratiquement la même vision de l’interprétation de l’Écriture en relation avec l’étude de la nature que Galilée et il en a parlé dans un pamphlet en 1539. Voir R. Hooykaas, G.J. Rheticus’ Treatise on Holy Scripture and the Motion of the Earth (1984).
  3. Galileo Galilei, Lettre à la Grande Duchesse Christina (1615), tiré de Stillman Drake, trad. des Découvertes et Opinions de Galilée (1957), p. 186, réimprimé dans D.C. Goodman, éditeur, Science and Religious Belief 1600-1900 : A Selection of Primary Sources (Bristol : J. Wright [for] the Open University Press, 1973), p. 34.
  4. Ibid. dans Drake, Discoveries and Opinions of Galileo (p. 182-183) ; et dans Goodman, Science and Religious Belief 1600-1900 (p. 32-33).
  5. Nous verrons plus loin que cette pensée s’est développée par étapes dans la géologie en général et dans l’esprit des géologues en particulier. Au début, seule Genèse 1 a été réinterprétée, tandis que le déluge de Genèse 6-9 a été considéré comme un événement global et géologiquement significatif. Après 1830, Genèse 6-9 a été réinterprété comme un déluge local et/ou géologiquement insignifiant.
  6. Voir Galileo Galilei, Letter to the Grand Duchess Christina (1615), tiré de Drake, Discoveries and Opinions of Galileo, p. 211-216), réimprimé dans Goodman, Science and Religious Belief 1600-1900, p. 47-49.
  7. Francis Bacon, The Advancement of Learning (édition d’Oxford de 1906), p. 46 (livre I, partie VI.16).
  8. Parcelsus (1493?-1541) était un médecin et chimiste suisse.
  9. Bacon, The Advancement of Learning, p. 229 (Livre II, partie XXV.16).
  10. Francis Bacon, Novum Organum (1859), Andrew Johnson, p. 42 (Livre I, partie LXV).
  11. Ibid, p. 82 (Livre I, partie LXXXIX).
  12. Martin J.S. Rudwick, “The Foundation of the Geological Society of London : Its Scheme for Co-operative Research and Its Struggle for Independence“, British Journal for the History of Science, vol. I, no. 4 (1963), p. 325-355 ; James R. Moore, “Geologists and Interpreters of Genesis in the Nineteenth Century“, dans God and Nature, David C. Lindberg et Ronald L. Numbers, éditeurs, p. 322-350.
  13. Bacon, The Advancement of Learning, p. 43-44 (Livre I, partie VI. 9-11). On pourrait avancer que, puisque Bacon dit que Salomon a acquis ses connaissances sur le monde naturel grâce à l’apprentissage, il affirme simplement que Salomon était un bon philosophe naturel, anticipant ainsi la méthodologie de Bacon. Mais cette interprétation est discutable, car Bacon a dit que Salomon était également doté d’une sagesse en matière de philosophie divine et morale, et il est douteux que Bacon ait pensé que cette sagesse provenait de méthodes d’analyse scientifique de type baconien. En outre, rien n’indique que Bacon pensait que l’utilisation d’une telle méthodologie scientifique était la façon dont Moïse a découvert les lois de la lèpre ou dont les hommes de l’époque de Job ont découvert ces vérités géographiques et astronomiques.
  14. Ibid, p. 40-42 (Livre I, points VI.2-8). La déclaration de Bacon sur les jours de la création se lit comme suit (p. 40-41) : “Il en est ainsi, que dans l’œuvre de la création nous voyons une double émanation de vertu de la part de Dieu ; l’une se référant plus proprement à la puissance, l’autre à la sagesse ; l’une s’exprimant en faisant la subsistance de la matière, et l’autre en disposant la beauté de la forme. Ceci étant supposé, il faut observer que, pour tout ce qui apparaît dans l’histoire de la création, la masse confuse et la matière du ciel et de la terre ont été faites en un instant, et que l’ordre et la disposition de ce chaos ou de cette masse ont été l’oeuvre de six jours… Ainsi, dans la répartition des jours, nous voyons que le jour où Dieu s’est reposé et a contemplé ses propres œuvres a été béni plus que tous les jours où il les a exécutées et accomplies.
  15. DNB sur Bacon, p. 824.
  16. Francis Bacon, The Works of Francis Bacon (1819), II : p. 480-488.
  17. Ibid. p. 482-484.
  18. Thomas Fowler, “Introduction”, dans Francis Bacon, Novum Organum, p. 45.
  19. Paul Hazard, The European Mind : 1680-1715 (Londres : Hollis and Carter, 1953), p. 160.
  20. John H. Brooke, Science and Religion (Cambridge ; New York : Cambridge University Press, 1991), p. 194.
  21. William J. Irons, On the Whole Doctrine of Final Causes (1836), p. 13. De même, T.H. Horne, grand bibliste anglican, a écrit un tract de 81 pages destiné à une large diffusion, intitulé Deism Refuted (1819). J’ai consulté la sixième édition de cette première année. Une autre édition est parue en 1826 et une édition américaine a été publiée en 1819. L’ouvrage fut chaleureusement commenté dans l’Edinburgh Monthly Review, Vol. II (1819), p. 661-670, où l’auteur se plaignait de la propagation de la croyance déiste parmi les classes inférieures. Parmi les autres traités ou livres réfutant le déisme, citons Truth Triumphant du révérend Thomas Young (1820) ; The Pleiad de Francis Wrangham ; or A Series of Abridgements of Seven Distinguished Writers, in Opposition to the Pernicious Doctrines of Deism (1820) ; Christianity Against Deism, Materialism, and Atheism de Robert Hindmarsh (1824) ; et la traduction anonyme du français Alphonse de Mirecourt ; or The Young Infidel Reclaimed from the Errors of Deism (1835).
  22. Henning G. Reventlow, The Authority of the Bible and the Rise of the Modern World (Philadelphie, PA : Fortress Press, 1984), p. 412.

Dieu et homme?

Jésus peut-il être Dieu et homme en même temps? Le christianisme est-ip une secte de Jésus?

Le Poème d‘Ephrem le Syrien (306-373) nous éclairera.

« Si les œuvres de Jésus prouvent qu’il est Dieu, Ses souffrances prouvent qu’il était homme.
S’il n’était pas homme,
Quel est celui qui reposa dans une crèche,
Éprouva la faim, la soif, la lassitude, pleura la mort de Lazare ?
S’il n’était pas Dieu,
Quel était ce même enfant
À qui les bergers vinrent rendre hommage à Bethléem, Aux pieds duquel les mages déposèrent leur offrande ?
S’il n’était pas Dieu,
Qu’était-il pour commander à la nature,
Changer l’eau en vin, calmer les tempêtes Nourrir les foules avec cinq pains et deux poissons ?
S’il n’était pas Dieu,
Qu’était-il pour remettre les péchés,
Répandre le Saint-Esprit sur les apôtres Et ébranler la terre jusqu’en ses fondements à l’heure de sa mort ?
S’il était homme quand il s’écriait : “Mon Dieu mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?”
Il était Dieu
Quand il promettait au brigand la félicité du paradis, Quand il brisait les chaînes de la mort par sa résurrection, Quand il s’élevait vers le ciel et allait y prendre place à la droite de Dieu son Père ». S’il n’était pas Dieu et homme tout à la fois,
Les prophéties n’auraient pas reçu leur accomplissement, Et l’espérance du salut serait illusoire.
Oui, ô Jésus, tu es Dieu, parfaitement Dieu et homme. Tu es à la fois du ciel et de la terre, De l’éternité et du temps. Gloire te soit rendue aux siècles des siècles ! »

Presse: La Ville prend le risque de choquer

[La ville de Genève]

Courrier des lecteurs: tpg.ch

Publié: 27.12.2023, 08h23

Thônex, 23 décembre

J’ai lu avec intérêt le courrier du jour (samedi 23 décembre) de Mme Julie Paradotto au sujet de l’affiche de Noël des Bains des Pâquis; je dois reconnaître à ce courrier un certain esthétisme intellectuel et philosophique…

D’un point de vue juridique et politique, l’éclairage est différent. Le règlement cantonal sur l’affichage public interdit les affiches susceptibles de «troubler l’ordre public ou de choquer la morale ou de heurter des sensibilités religieuses». En cas de doute, l’autorité qui a attribué la concession d’affichage doit trancher.

Selon la jurisprudence, il s’agit de tenir compte d’une perception médiane de la population. Nul doute que le concessionnaire actuel, Neo Advertising, a soumis cette affiche et que les autorités de la Ville de Genève l’ont autorisée. Et c’est là que le bât blesse. La majorité du Conseil administratif est issue des milieux chantres du wokisme et du langage inclusif, selon laquelle nous devrions dire «iel» au lieu d’«il» ou «elle», sous peine de choquer le 0,1% de la population représentant les trans et les queers! Un service de la Commission européenne recommande même de renoncer à dire écrire «Madame» ou «Monsieur» au nom du principe de l’inclusivité.

Or, dans le cas présent, au mépris de cette posture, la Ville prend le risque de choquer un pourcentage non négligeable de la population catholique genevoise attachée à Marie ou qui percevrait le message au premier degré, soit que «Jésus n’est qu’un paresseux…»

C’est donc pour ces raisons juridiques et éthiques, et non pour l’affiche elle-même, qui pourrait avoir sa place dans une galerie privée, que celle-ci n’aurait pas dû être placardée dans le domaine public, cela afin de préserver les gens qui n’auraient pas la hauteur de vue et d’interprétation de la signataire de la lettre.

Une dernière question: si le paresseux avait été dans les bras du prophète Mahomet, l’aurait-on autorisée au nom de la liberté d’expression et de la laïcité? Si la réponse probable est non, quid de l’égalité de traitement?

Claude Miffon, ancien directeur de la Société générale d’affichage


Commentaire de Vigi-Sectes

Ce courier des lecteurs est pertinent, l’affiche a clairement l’intention de moquer Noël et choquer de manière publique.

Selon notre éclairage chrétien, cette affiche est aussi une insulte envers Christ. Le Conseil administratif de Genève était-il seulement “paresseux” dans la revue de cette affiche? Non, il est complice.

Lâcheté et hypocrisie

La Genève laïque “ne prend pas de risque” lorsque les mosquées de Genève sont de plus en plus bruyantes mais se réveille par contre pour interdire les baptêmes dans le lac (cela rappelle l’anti-christianisme des pays marxistes de l’Est).

C’est toute une société qui tourne le dos à ses fondements judéo-chrétiens.

Le terme de Noël n’apparaît pratiquement plus publiquement, … ni sur les cartes ou enseignes (sauf pour signaler les “marchés de Noël” ). On parle, par neutralité complice, de “fêtes de fin d’année”. Certains médias prennent conscience, mais trop tard, de ce processus irréversible. Un magazine séculier, Paris-Match de décembre, affichait une crèche en couverture.

Quel sera l’effet de l’affiche blasphématoire ? Les chrétiens paresseux et endormis se réveilleront et rappellerons qui est le “ël” de Noël.

C’est Jésus, fils de l’Homme mais aussi Emmanuel, Dieu avec nous.

“Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge! Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin.”

Emmanuel, La Bible

The Message : Paraphrase d’Eugène Peterson

De plus en plus de chrétiens lisent une paraphrase biblique controversée appelée : The Message. Nous lisons dans les premières pages ce qui suit :

The Message est une interprétation contemporaine de la Bible à partir des langues originales, conçue pour présenter le ton, le rythme, les événements et les idées dans un langage de tous les jours.

Le terme contemporain est défini ainsi dans la plupart des dictionnaires:

  • Qui vit à la même époque que quelqu’un d’autre, que celle où certains événements se produisent.
  • Qui appartient à l’époque présente, au temps présent

La parole de Dieu au contraire, et dès ses premiers mots, même ses premières lettres, traverse les siècles, et insuffle l’éternité dans nos cœurs. Elle nous met en garde de ce qui est contemporain:

Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. (Romains 12:2)

Quiconque lit cette paraphrase anglophone devrait être en mesure de voir rapidement comment les versets de l’Écriture ont souvent vu leur signification s’obscurcir, ou même être altérée. Des détails importants ont parfois été omis, tandis que des mots et des phrases trompeurs ont souvent été ajoutés.
Pourquoi cette soi-disant traduction / paraphrase de la Bible a-t-elle tant de succès, d’où vient-elle, quelles sont les conséquences de son utilisation ?


Paraphrase von Eugene Peterson: The Message

Immer mehr Christen lesen eine umstrittene Bibelparaphrase namens: The Message.
Auf den ersten Seiten lesen wir folgendes:

The Message ist eine zeitgemäße Wiedergabe der Bibel in den Originalsprachen, die so gestaltet ist, dass sie den Ton, den Rhythmus, die Ereignisse und die Ideen in Alltagssprache wiedergibt.

Der Begriff zeitgemäß wird in den meisten Wörterbüchern so definiert:

  • dem jeweiligen historischen Zeitraum entsprechend

Das Wort Gottes hingegen, und zwar von seinen ersten Worten, ja sogar von seinen ersten Buchstaben an, überdauert die Jahrhunderte und haucht unseren Herzen Ewigkeit ein. Es warnt uns vor dem, was zeitgemäß ist:

Und seid nicht gleichförmig dieser Welt, sondern werdet verwandelt durch die Erneuerung [eures] Sinnes, daß ihr prüfen möget, was der gute und wohlgefällige und vollkommene Wille Gottes ist. Rom 12:2 

Jeder, der diese englische Paraphrase liest, sollte schnell erkennen können, dass Verse aus der Heiligen Schrift oft in ihrer sonst klaren Bedeutung verdunkelt oder sogar verändert wurden. Wichtige Details wurden manchmal weggelassen, während oft irreführende Wörter und Sätze hinzugefügt wurden.

Warum hat diese so genannte Bibelübersetzung / Paraphrase so viel Erfolg, woher kommt sie, was sind die Folgen ihrer Verwendung?



Presse: En Valais, des évangéliques critiqués pour avoir distribué des bibles dans une école

En Valais, des évangéliques critiqués pour avoir distribué des bibles dans une école / Article original : La Matinale. / le 28 avril 2023

Des bibles ont été distribuées par des évangéliques lundi au lycée collège de l’abbaye de Saint-Maurice, a appris la RTS. Ce geste a choqué des élèves de l’établissement, des parents, des professeurs, mais aussi l’Etat du Valais.

Le canton a exigé que le recteur du lycée collège transmette un e-mail d’excuses aux élèves. Le Service cantonal de l’enseignement a pris cette mesure dans la journée où il a été informé par la RTS des agissements de l’association Gédéons, spécialisée dans la distribution gratuite de bibles.

Cette organisation chrétienne évangélique aurait également diffusé des témoignages-vidéos de jeunes se disant “sauvés” par la croyance en Dieu.

Pour Jean-Philippe Lonfat, chef du Service cantonal de l’enseignement, ce geste est inadmissible et ne respecte pas les autres religions. “Cette association n’a pas respecté les consignes données. Elle a fait du prosélytisme”, a-t-il fustigé vendredi dans La Matinale de la RTS. La permission de donner un Nouveau Testament aux élèves qui le désirent n’équivaut pas à une distribution de bibles, insiste-t-il.

Aucun commentaire de l’association

Jean-Philippe Lonfat dit également comprendre que ce geste ait heurté certaines sensibilités. “Même au secondaire II, les cours de religion n’existent plus”. Il précise encore que les Gédéons n’ont désormais plus leur place au sein de l’école valaisanne.

L’association, contactée, <…> ne fait aucun commentaire. Elle veut d’abord pouvoir s’entretenir avec le recteur du lycée collège de l’abbaye de Saint-Maurice.

A noter que les Gédéons ont déjà fait polémique pour des actions similaires à Fribourg, à Genève et au sein de l’armée suisse.

Romain Carrupt/hkr



Commentaire de Vigi-Sectes

Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire;
moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance.
(La Bible, Jean 10:10)

L’intention de Vigi-Sectes en commentant cet article de presse n’est pas de faire des éclats, mais de réagir devant un changement sociétal nuisible qui inverse les valeurs traditionnelles de la Suisse, et devant lequel peux réagissent.

Qu’apprend-t-on du reste du monde?

L’ex-Roumanie athéiste et communiste appelait son dirigeant Ceausescu “notre Dieu laïc”. La Suisse a-t-elle déjà aussi baissé un genou devant un dieu, Laïc?

Il semble que les autorités et la presse reprennent depuis des décennies comme flèches à leur arc des opinions d’athéistes ou de musulmans menant à la déchristianisation et l’athéisme de l’Europe. Ceci n’est pas sans conséquences dans le reste du monde, et ne le sera pas en Suisse non plus.

Rappel sur l’association des Gédéons

Elle est Fondée à Boscopel (Wisconsin) en 1899, l’Association internationale de Gédéons, est l’association chrétienne la plus ancienne des Etats-Unis.

Leur distribution de Bible ou NT en l’occurrence ici, a permis de d’assoir les valeurs judéo-chrétiennes salvatrices que notre société a connues. Il est regrettable que différents médias (le 24h aussi) publient des informations factuelles, non suffisamment vérifiées. Les Gédéons ne sont pas une association attachée à une quelconque fédération évangélique.

Historique locale

Le Collège de l’Abbaye de St-Maurice a toujours reçu les Gédéons dans le passé. De par d’autres médias (24h), nous savons que des élèves musulman(e)s se sont sentis « importunés ». Notons toutefois que le Coran respecte l’Injil (le NT).

Nashville: Le berceau américain des Gédéons

Le siège central des Gédéons se trouve actuellement à Nashville (Tennessee), la ville tristement célèbre le 27 mars 2023, lorsqu’une fille transgenre a tué sans merci à l’arme de guerre 6 personnes innocentes dans une école chrétienne. (Il est communément accepté de nommer “garçon transgenre” une fille voulant devenir garçon. Transition souhaitée mais impossible et toujours inaboutie. Nous ne nous soumettrons pas à cet abus de langage, au prix de la vérité.)

Le mode de fonctionnement de la société aux USA comme en Europe se rigidifie sous l’égide de la religion laïque. La Parole de notre Créateur est ainsi de plus en plus mise à la porte des écoles, bien que seule barrière pour rendre à la jeunesse sa vie, sa protection et sa raison.

  • A l’heure où en Europe,
    la pornographie est en accès quasi libre pour certains enfants, sur les tablettes / natels de leur parents, et où l’on assiste à des viols et meurtres par des mineurs
  • A l’heure où aux USA
    les meurtres de masse dans les écoles ou supermarchés se multiplient dans une société de plus en plus séculière …
  • A l’heure où en Suisse, les drogues dévastatrices comme le crack s’implantent à Genève et des drogues dites « douces » seront bientôt en vente libre

… alors la majorité des établissements d’enseignement « éclairés » choisissent une religion sans Dieu, obscurantisme des temps modernes, idéologie incohérente.

Les jeunes sont livrés à eux même. Quel enseignement pourra arrêter la spirale d’une société rejetant les valeurs vraies de l’évangile.

La Suisse, un pays anciennement chrétien, en prend le pas comme un mouton, ignorant la foi et bénédiction de ses ancêtres fondateurs, et s’apprête assurément à connaître les malheurs que le reste du monde connaît déjà.

Les fruits meurtriers de l’athéisme: Analyse de David Wood (USA)

Dans les années 2014, David Wood, un ex-meurtrier en devenir, nous éclaire par son témoignage sur les conséquences de la folie de son cheminement dans l’athéisme:

Autour de cette boule de gaz chaud se trouve un pathétique grain de poussière cosmique que nous appelons la Terre et, sur toute la Terre, rampent ces faibles, égoïstes et autodestructeurs amas de cellules qui s’illusionnent constamment en pensant que ce qu’ils font est si important, alors que l’univers ne pourrait pas en avoir moins à faire, que vous aimiez votre prochain comme vous-même ou que vous torturiez à mort pour le plaisir, alors autant faire ce que vous avez envie de faire avec le peu de temps dont vous disposez, et qu’allez-vous faire mes amis athées de vos quelques 80 ans ?

Laissez-moi deviner, vous allez aller à l’école pendant un certain temps, puis trouver un emploi, travailler pendant quelques décennies, peut-être fonder une famille en cours de route, puis prendre votre retraite et mourir de vieillesse ou d’une maladie quelconque. C’est très original. Des libres penseurs, hein ?

Croyez-le ou non, certaines personnes ne veulent pas vivre comme du bétail, certaines personnes ne veulent pas suivre ce modèle que nous sommes tous censés suivre sans réfléchir. 

Certains préfèrent défoncer la tête d’un homme, tirer dans un théâtre ou marcher dans un couloir d’école en poignardant des gens. Pourquoi ne le voudraient-ils pas ? Parce que c’est mal ? Qui le dit, votre grand-mère ? 

Ou devraient-ils essayer de ne pas blesser les gens parce qu’ils ont une valeur intrinsèque ? 

Moi qui pensais que les êtres humains n’étaient rien d’autre que des machines à reproduire de l’ADN. La plupart des gens ne veulent pas tuer et massacrer, mais pour ceux qui le veulent, notre civilisation est en train de détruire rapidement toute raison valable qu’ils pourraient avoir de résister à l’envie de tuer et de massacrer. Les jeunes font la queue pour danser sur la musique de leur ADN,

il ne vous reste plus qu’à espérer qu’ils se fassent plaquer lorsqu’ils s’arrêtent pour rechargerou qu’ils fassent une énorme bourde au début de leur bain de sang.

Son témoignage se révèle d’année en année, toujours plus vrai.

(*): Recharger son arme : c’est exactement ce que faisait Audrey Halle, lorsque son carnage a été stoppé dans l’école presbytérienne de Nashville. La transgenre désillusionnée a tué 3 enfants innocents, et 3 adultes dévoués et appréciés de tous dans cette école chrétienne. 

Revenons sur la tuerie de la ville de Nashville, le berceau des Gédéons. Nashville est une ville très christianisé. Le détective Michael Collazo et l’officier Rex Engelbert ont éliminé l'”active shooter”. Les personnages politiques ou les policiers n’ont pas honte de leur héritage chrétien et de ses valeurs.

L’officier Rex Engelbert éduqué dans une école chrétienne , a reconnu publiquement la providence divine dans sa présence inhabituelle près de l’école à ce moment précis.

On notera du filmage de sa « body-cam » que son courage et zèle furent exceptionnelles, prenant les devants, il courait pour se mettre en première ligne au risque de sa vie, pour sauver des vies. Il est désormais l’exemple par excellence dans toutes les écoles de Police.

Conclusion: Où est le sectarisme?

Les Gédéons ou l’anti-judéo-christianisme d’une société laïque militante et séculaire teintée d’Islam?

David Wood, par amour de la vérité et par amour des endoctrinés, est aussi un chrétien courageux dénonçant l’athéisme et la secte de l’Islam. La montée en nombre de la religion islamiste dans un pays a toujours une conséquence, la société se tourne avec “innocence”, pas à pas, vers ce qui ressemble à la Charia. 

Pourquoi se faire porte parole de l’idéologie sectaire la plus meurtrière au monde, ou fermer les yeux sur les fruits de l’athéisme? Pourquoi ternir la distribution gratuite de NT dans une Abbaye et ne pas savoir « guérir » une jeunesse sans direction, dénudée et troublée?

La Bible, le livre inspiré d’en haut, retrace le plan de Dieu avec l’Homme, la promesse de sa venue et la réalisation de cette venue en Christ. Le cantique nationale Suisse retrace la foi judéo-chrétienne de ce pays, pays encore fructueux et béni, et vers lequel se tourne tous les frontaliers. 

Que personne ne nous abuse, seule une  religion folle, hautaine et intolérante ne peut entendre les Paroles du seul Sauveur.

Jésus a dit :

Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. 
Mais le mercenaire, qui n’est pas le berger, et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite; et le loup les ravit et les disperse.

Jim Jones : La séduction empoisonnée

La vie est dans le sentier de la justice,
et il n’y a pas de mort dans la voie de son chemin.
( La Bible – Proverbes 12:28 )

Il y 30 ans, le 18 novembre 1978, au Guyana, mouraient 9131 adeptes de la secte de Jim Jones, dont 260 enfants. Six personnes purent s’échapper, et 80 membres, qui n’étaient pas sur place ce jour-là, survécurent.

Une note anonyme manuscrite, ramassée sur les lieux du drame, fut retrouvée récemment à la California Historical Society2:

Pour qui trouvera cette note:
… Recueillez les bandes magnétiques, tous les écrits. Toute l’histoire de ce moment de cette action, doit être examinée, encore et encore. … Si personne ne comprend, il importe peu. Je suis prêt à mourir maintenant. L’obscurité tombe sur Jonestown, notre dernier jour sur terre …

Nous examinerons en effet cet événement – qui ne peut laisser insensible personne. Les fidèles du «Temple » cherchaient une vie d’amour et de partage, sans distinction de race et de rang. Leur espoir se termina par l’un des plus terribles suicides collectifs de l’humanité3.

Comment leur « paradis » terrestre put-il se transformer en enfer? Comment Jim Jones a-t-il pu leurrer et entraîner autant de gens dans la mort? Et surtout, cela pourrait-il se reproduire?

Dans ce numéro, nous essaierons de retracer l’histoire de ce mouvement, ses mécanismes, sa fin – et d’en tirer une leçon.

Jim Jones : Ses racines

Le père de Jim Jones était sans travail, alcoolique et membre du Ku Klux Klan. Très jeune, sa mère le prenait déjà pour un futur Messie.

En 1948, Jim fut diplômé d’une grande école4, en avance et avec mention. Il était intéressé par la médecine. Il rencontra une étudiante infirmière, Marceline Baldwin, pendant son travail dans un hôpital et l’épousa en 1949. En 1951, à Indianapolis, il devint étudiant pasteur dans une Église Méthodiste, mais fut très déçu par la ségrégation raciale au sein de l’Église. Il devint aussi membre du parti communiste. Il affirma plus tard avoir désiré démontrer son idéologie marxiste en infiltrant l’Église.5

En 1959, Marceline donna naissance à Gandhi Stephan Jones, leur seul enfant biologique. Plus de 15 ans plus tard, Jones enfantera un fils d’une de ses disciples, Caroline Layton, et revendiquera la paternité de Jean-Victor Stoen, officiellement le fils de Tim et Grace Stoen.

En 1956, il choisit de fonder sa propre Église – People’s Temple (le Temple du Peuple). Celle-ci rejoignit les Disciples du Christ en 1960, où Jones fut consacré en 1964.

Sa « vision » vient d’un prédicateur noir charismatique, George Baker, plus connu sous le nom de « Père Divin6 », qui fonda dans les années 1920, le « Mouvement Missionnaire pour la Paix Universelle7 ». Le Père Divin procurait de l’aide à ses concitoyens de Harlem, par le biais d’entreprises coopératives redistribuant les biens.

Les membres travaillaient pour peu, ou rien, et investissaient leurs biens. En contrepartie, ils bénéficiaient des biens mis en commun. Le Père Divin se présentait comme étant Dieu, et faisait des démonstrations de ses pouvoirs surnaturels. Jones lui rendit plusieurs fois visite.

Un terrain favorable

Dans les années 1965-1970, la Californie était politiquement progressiste et active. Il y régnait un esprit de liberté et de protestation. Beaucoup de jeunes y cherchaient de nouveaux repères.

Ce fut l’émergence de nombreux mouvements comme celui des Hippies, le mouvement “Parole Libre” dans l’université de Berkeley, l’Eté de l’Amour en 1967, de groupes de rock influents comme Jefferson Airplane, Bob Dylan, et les Doors. Ce fut aussi le début d’une triste drogue : Le LSD.

La ségrégation raciale était de moins en moins acceptée, et les valeurs traditionnelles du Christianisme reculaient.


Enfin, les gens avaient peur de la menace nucléaire, et les protestations contre la guerre du Vietnam se multipliaient. Tous ces éléments facilitèrent la venue en Californie de Jones. Il prônait une solution sociale aux mécontents et aux exclus. Jones donnait à chacun l’impression d’avoir de l’importance. il fut un des premiers à adopter un enfant de couleur. Beaucoup de jeunes et de femmes de couleur trouvèrent un soutien au Temple car il y avait vraiment une entraide entre les gens de son groupe. Certains abandonnèrent même la drogue. Tous les biens des membres étaient mis en commun8.

Son discours anti-raciste était attrayant :

Je représente le principe divin, l’égalité totale, une société où les gens possèdent tout en commun, où il n’y a ni riches ni pauvres, où il n’existe pas de races. Là où il y a des gens qui luttent pour la justice et la droiture, là je suis.


Politiquement doué

Jones contribuait financièrement à des causes politiques diverses9, et pouvait mobiliser en moins d’une heure, une foule de centaines de bénévoles pour organiser des manifestations politiques.
De nombreux politiciens ont permis à Jones d’apparaître sur scène avec eux, ce qui a renforcé sa crédibilité.

Le début de son ministère:

Un article du magazine « Esquire »10 suggérait que la vallée de Redwood en Californie pouvait échapper à une destruction nucléaire. Peu après, Jim Jones affirma avoir reçu par révélation qu’un holocauste nucléaire imminent était sur le point de détruire le monde et que les membres du Temple qui lui resteraient fidèles, seraient les seuls à être sauvés. Lui seul était censé connaître précisément l’endroit sûr. Si un membre songeait à une défection, Jones était prompt à le menacer en disant que la catastrophe, la maladie, ou la mort, allait l’atteindre. Souvent, il affirmait publiquement:

Il arrive de mauvaises choses à ceux qui quittent

En 1965, Jones emmena le «Temple du Peuple » en Californie. Celui-ci se développa dans les années 70, en un groupe de propagande politique et sociale. Il y avait bien un culte religieux, mais les anciens membres savaient qu’il ne poursuivait qu’un but : la justice sociale et l’égalité raciale. En 1976 Jones affirmait publiquement être athée.

La fin justifie les moyens


Lors des offices religieux, Jones utilisait des « pouvoirs extraordinaires » : Il lisait les pensées, guérissait les cancers, annonçait l’avenir. Jones utilisait pour cela des agents qui simulaient cécité et handicaps divers; il fouillait aussi les poubelles des membres ou relevait des informations chez leur médecin pour connaître leur vie privée. Tout en reconnaissant qu’ils agissaient de manière malhonnête, Jones et ses sbires justifiaient leurs actions par leur espérance en un état socialiste égalitaire créé autour de leur mouvement.

Exode au Guyana

En 1974, Jones précipita le départ de tous les membres pour le Guyana, à Jonestown11, « un paradis » en bordure de la jungle. Il y avait trop de pressions pour rester à San Francisco. Des plaintes allaient être publiées par des ex-membres dans le « US Magazine ».

Dégradation visible

Jones avait l’habitude de s’auto-médicamenter et, après la mort de sa mère en décembre 1977, ses problèmes de drogue ont empiré. Il alternait entre tranquillisants, stimulants et antidépresseurs. Un de ses fils survivants le suspecte d’avoir consommé de l’héroïne à Jonestown.

Enseignement de plus en plus confus

Jones n’a jamais prêché l’évangile de Jésus-Christ; il n’a jamais annoncé le Salut que Dieu offre aux pécheurs par la foi dans l’œuvre rédemptrice de Christ.

Ses sermons étaient inspirés d’articles de journaux et formaient un étrange mélange de socialisme marxiste, de bouddhisme, et d’ enseignements du « Père divin ». Parfois Jones faisait référence à la Bible pour la dégrader comme étant pleine d’erreurs et d’incohérences. Parfois encore, il citait quelques versets devant les journalistes pour montrer que seul son groupe pratiquait le partage, comme le faisaient les premiers chrétiens.

Il se distança du christianisme de plus en plus. Un jour, il prit une bible et la jeta dans la salle, puis il regarda à droite et à gauche … il y eut un silence et il annonça que la foudre du ciel ne l’avait pas frappé. Une fois, il en brûla même une pour prouver qu’il s’agissait seulement d’une « idole de papier ».

Jones dénigrait12 la légitimité de la Bible en la qualifiant de « remplie d’erreurs », d’« immoralité » et d’ «inconsistance ». Selon lui, elle justifierait l’esclavagisme depuis 2000 ans. Même si Jones fustigeait la légitimité de la Bible, il l’utilisait en en tordant le sens pour démontrer son incarnation divine.

Paul a dit : Ils ne peuvent pas adorer un dieu inconnu. Oui, vous ne pouvez pas adorer tout ce que vous ne voyez pas.

Ses pseudo-miracles prouvaient son incarnation visible, il ajoutait …

puisque Dieu est au milieu de vous, vous pouvez jeter votre bible. La Bible est un contrat, comme une hypothèque, quand il est payé [depuis mon arrivée] vous n’avez plus besoin du contrat. Jetez-le immédiatement.

Il enseigna un jour à renoncer au « Dieu du ciel» qui ne guérit pas, mais demanda de s’adresser à lui.

C’est ce que je veux dire sur le Dieu du ciel, vous ne pouvez pas croire dans le Dieu du ciel.

Un homme se noya lors d’un accident de bateau car il ne put atteindre la corde que lui jetait son fils. Selon Jones, ce ne fut pas la véritable raison du drame :

il ne me connaissait pas.13

Jim Jones ainsi que certaines personnes influentes14 de son entourage croyaient en la réincarnation. Dans le document audio Q92815, on entend Jim Jones s’adresser, dans une séance de spiritisme, à un esprit qui cherchait le corps d’un membre. L’esprit en question avait trahi Lénine et Jésus. Jones, se prenant pour une réincarnation de Jésus, Bouddha, du Báb et de Lénine, pardonna à cet esprit et put ainsi réconforter autant l’esprit que le membre qu’il devait habiter.

Tu as besoin d’un corps… Il y a quelqu’un ici à qui cet esprit appartient : Vous n’êtes pas intégrés, c’est pour cela que vous êtes troublés.

Socialisme et communisme, théorie et pratique:

La théologie de Jim Jones était empreinte d’utopie politique.

« La fraternité est notre religion »

Étant jeune, Jones fut un lecteur vorace, il étudia Joseph Stalin, Karl Marx, Mahatma Gandhi et Adolf Hitler. Il admirait la défense soviétique de Stalingrad face aux nazis et restait perplexe quant à la guerre froide entre américains et russes. Les idéaux du communisme lui plurent. Jones voyait un fondement biblique dans la redistribution des biens par la société:

Car il n’y avait parmi eux aucun indigent: tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu’ils avaient vendu, et le déposaient aux pieds des apôtres; et l’on faisait des distributions à chacun selon qu’il en avait besoin. (Actes 4:34-35)

En 1978, Jones devint de plus en plus paranoïaque. Craignant de perdre John (son fils biologique), il organisa des nuits de veille pour protéger son camp en prétendant que les autorités guyanaises allaient venir enlever l’enfant et torturer les membres. Il n’est pas facile de dire dans quelle proportion cette phobie mégalo paranoïaque était pathologique, ou bien si elle faisait partie des techniques d’endoctrinement – techniques aussi utilisées par différentes dictatures socialistes – pour isoler et maintenir un groupe dans la peur.

Jones laissa aussi ses membres écrire à plus d’une douzaine de gouvernements étrangers à propos de leur politique d’immigration en vue de préparer un autre exode vers un pays communiste. Il a également écrit à l’État américain pour se renseigner sur la Corée du Nord et l’Albanie stalinienne.

À Georgetown, des membres se réunissaient fréquemment avec les ambassades de l’Union soviétique, de la Corée du Nord, de la Yougoslavie et de Cuba. Des négociations intensives furent initiées en vue d’une éventuelle installation en Union soviétique. Différents lieux d’installation sont cités dans des mémorandums. Sharon Amos, Michael Prokeš et d’autres membres du Temple eurent un rôle actif dans l’amicale Guyana-Corée du Nord qui parrainait deux séminaires sur les concepts révolutionnaires du leader nord-coréen Kim Il Sung.

Le 2 Octobre 1978, Feodor Timofeyev de l’ambassade de l’Union soviétique au Guyana a visité pendant deux jours Jonestown et a prononcé un discours. Jones l’a introduit ainsi:

«Pendant de nombreuses années, nous avons fait connaître nos affinités publiquement : Le gouvernement des États-Unis n’est pas notre mère; l’Union soviétique est notre patrie spirituelle »

Timofeyev ouvrit son discours avec les vœux de l’URSS :

« Les plus profondes et les plus sincères salutations à la population de cette première communauté socialiste et communiste des États-Unis d’Amérique, au Guyana et dans le monde »

Ces 2 déclarations furent suivies d’acclamations et applaudissements prolongés de la foule.

Timofeyev déclara également:

Je vous souhaite, chers camarades, beaucoup de succès pour le grand, très grand travail que vous faites ici.

Le jour du massacre Jones proclamait encore :

Je donne ma vie pour le socialisme et le communisme.

Manipulations et abus

Lorsque de nouveaux membres se présentaient au Temple le dimanche matin, ils étaient tenus de signer leur nom sur une page blanche. Celle-ci était ensuite annotée en cas de défection ou de désaccord avec Jones.

Si quelqu’un avait fait quelque chose de désapprouvé, il passait en “discipline” le mercredi soir devant l’ “église”. Ces disciplines infligées par le “Père” étaient cruelles et brutales. Parfois, une personne devait être “fessée” jusqu’à 175 coups, avec un instrument en bois. La victime en gardait de profondes ecchymoses. En d’autres occasions, des femmes, qui avaient été surprises à prendre de la nourriture en plus de la ration normale, devaient se dévêtir devant les autres membres.

Pendant certaines périodes, les membres travaillaient tellement pour le groupe (en plus de leurs activités privées) qu’ils ne dormaient que quelques heures par nuit. Dans ces conditions, ils n’étaient plus capables de prendre des décisions personnelles, et s’en remettaient en tout à leur leader.

A Jonestown, Jones enregistrait ses messages, et les rejouait en boucle la nuit, de sorte que les membres entendaient jour et nuit le même laïus.

Jones dira plus tard à ses fidèles :

Vous êtes tous homosexuels, et le plus tôt vous le saurez, le mieux ce sera. Je suis le seul véritable hétérosexuel et le seul homme qui peut vraiment satisfaire une femme.

Il demandait à certains de ses membres de s’abstenir de relations sexuelles avec leur conjoint, alors qu’il avait librement et fréquemment des rapports sexuels avec ceux-ci (hommes et femmes).

Jones ne permettait pas que ses membres quittent le camp16. A une personne âgée qui avait demandé de rentrer chez elle pour Noël, Jones répliqua :

C’est un blasphème de vouloir rentrer. J’ai le pouvoir de t’envoyer à la maison, mais ce n’est pas le temps de rentrer…

Il prétendait que certains allaient faire semblant de quitter le camp pendant la nuit, et que le devoir de chacun, était de les dénoncer. La communauté paradisiaque vivait dans la suspicion et la dénonciation. Personne n’osait parler à personne.

Le couple Stoen et « leur » enfant


Ci contre, Jones est à côté du couple Tim et Grace Stoen et un homme inconnu tenant John Victor Stoen qui, selon Jones, était son propre fils.

Marceline, l’épouse de Jones, connaissait Carolyn Jones Layton ainsi que les autres amantes de Jones. C.J. Layton donna naissance à un fils de Jones et l’aida à recruter encore plus de femmes dans le noyau du groupe – un harem informel!

Après le divorce du couple, en novembre 1977, un tribunal de San Francisco accorda la garde de John à Grace Stoen.

En janvier 1978, Tim Stoen se rendit à Georgetown au Guyana avec l’espoir d’obtenir, des autorités guyanaises, la garde de l’enfant, mais il échoua. Les adeptes de Jones firent des menaces de meurtre au juge de Georgetown, pour qu’il rejette la demande de l’ex-membre Tim Stoen de récupérer son fils. Le juge refusa d’instruire le dossier, et indiqua à Stoen qu’il devait tout recommencer avec un autre juge. Un fonctionnaire guyanais rencontra Mr. Stoen et le somma de quitter le pays en un jour, une semaine avant que son visa n’expire. A l’aéroport, trois membres du Temple entourèrent Stoen et le menacèrent de mort s’il ne stoppait pas son action en justice. Stoen et d’autres défecteurs s’adressèrent alors au Congrès de Californie.

Le dernier jour :
Leo Ryan, le représentant du congrès


Leo Ryan, Jr. (5 mai 1925 – † 18 nov. 1978) était un démocrate américain, représentant du Congrès. Il avait passé volontairement une semaine en prison pour mieux comprendre les prisonniers.

Il était apprécié par la population et recevait des plaintes des familles des adeptes de Jim Jones. En novembre 1977, Ryan lisait au Congrès des États-Unis un témoignage de John Gordon Clark au sujet des risques liés aux sectes meurtrières.

Un an plus tard, le 18 novembre 1978, il vint à Jonestown pour vérifier les plaintes des familles sur la « liberté » des membres. Ryan arriva à Jonestown avec un journaliste, un cameraman, un ingénieur du son, et son aide. Les visiteurs furent reçus par de la musique et des danses et bien traités. Les membres étaient conditionnés pour cacher leur situation, mais un résident glissa une note à Ryan pour pouvoir quitter Jonestown.

D’autres encore dirent ouvertement au journaliste qu’ils voulaient partir. Bientôt une dizaine se joignirent à lui pour quitter Jonestown.

L’ambiance dans le camp devint subitement lourde et tendue. Un membre, encore vivant aujourd’hui, encouragea Ryan à quitter le camp pour sauver sa vie.

Avant de partir pour la piste de décollage, il reçut un coup de couteau d’un membre et, en arrivant à son avion, fut sauvagement attaqué ainsi que ses collaborateurs. On ne sait pas exactement qui donna l’assaut, mais on présume que l’ordre fut donné par Jim Jones en personne, ne supportant pas l’idée de voir « son » peuple partir.

La secrétaire du député et l’ingénieur du son survécurent à leurs blessures.

Le soir même, Jones encouragea ses membres au suicide. Il prétexta que les autorités allaient venir pour les torturer et qu’il valait mieux mourir dignement. Voici quelques extraits de la bande Q42.

s’il vous plait prenez la médication; il n’y a pas de convulsion. Ils vont torturer nos enfants, c’est trop tard, le choix n’est plus entre nos mains, c’est juste un goût amer, asseyez-vous et soyez calmes, … donne ta vie avec ton enfant,

Les enfants criaient, et certaines mères hurlaient ne voulant pas voir leurs enfants mourir. Mais Jones savait les remettre sur le chemin de la mort, par sa voix pleine de « compassion ».

Mères s’il-vous plait, donnez votre vie avec votre enfant … la mort est préférable à la vie… dépêchez-vous mes enfants.

Mourez avec dignité, ne soyez pas hystériques … Soyez patients. La mort est chose commune, si vous saviez ce qui vient sur vous … Arrêtez ce non sens, tout est fini et c’est bien, dépêchez-vous mes enfants, … finies les peines maintenant.

Jim Jones avait déjà préparé ses adeptes à un suicide collectif, le cyanure avait été acheté sous prétexte de vouloir l’utiliser en orfèvrerie. Les survivants racontèrent qu’autour de la colonie s’étaient positionnés des hommes en armes. Ce qui, au premier abord ressemblait à un suicide collectif, pouvait aussi être un meurtre collectif.

Les 250 bébés et enfants n’ont pas bu le poison de leur plein gré, celui-ci leur fut injecté dans la bouche avec des seringues.

Dans le film “Jonestown”, un ex-adepte témoigne :

Ils nous ont tout simplement assassinés

Cela dit, dans la bande Q4217, on entend d’autres hommes et femmes s’associer avec zèle à Jones :

Vous ne serez jamais si bien, nous pouvons être heureux de partir,

D’après le dernier enregistrement, peu sont ceux qui ont résisté :

On peut citer Christine Miller qui s’est opposée ouvertement au plan de suicide de Jim Jones. Elle chercha vaillamment à le convaincre par des alternatives comme un exil en Russie, mais chaque fois, la foule acclamait les réponses de Jones. Elle a même poussé des acclamations lorsque le premier membre est mort.

Dieu condamne le suicide

Les dernières paroles de Jones enregistrées furent:

Prends notre vie, nous sommes fatigués.

En fait, les membres du « Temple » n’ont pas attendu que Dieu prenne leur vie, ils y ont mis fin eux-mêmes. Pourtant Jim Jones n’a pas considéré ce suicide collectif comme un suicide mais plutôt comme un « acte révolutionnaire pour protester contre les conditions d’un monde inhumain »19. Il emprunta ce terme à Heuy P. Newtime, un leader de Harlem. Ses adeptes, pour la plupart, virent dans ce suicide un acte courageux et vertueux.

Un des fugitifs rescapés témoigne cependant :

Ce ne fut pas une revendication quelconque, mais une perte sans aucun sens.

Précisons qu’en aucun cas, le suicide n’est justifié ni encouragé dans la Bible. Le suicide ressemble à un reniement de soi, mais reste un meurtre, donc une désobéissance au sixième des dix commandements.

Tu ne tueras point. Ex 20:13

Un faux Christ

Jones niait l’autorité des Écritures, et brûlait parfois des pages de la Bible; par contre il utilisait les paroles du Christ pour s’autoproclamer « Christ réincarné ». Le dieu mort est devenu vivant :

Comme Paul le disait les années passées, ‘Suivez-moi comme je suis Christ’. Je suis en train de faire croire au Jésus de l’histoire ancienne, par ces miracles de guérison, et prophéties que je réalise en son nom. Beaucoup ont cru que Dieu était mort, jusqu’à ce que je leur montre qu’il est aussi tangible que la nourriture qu’ils mangent et que l’air qu’ils respirent. Oh, quel privilège de vivre dans cette connaissance, et d’être capable de personnifier la pensée et les oeuvres de Dieu, donc de permettre aux coeurs purs de voir Dieu.

Jim Jones s’exaltait de manière de plus en plus blasphématoire:

Un jour, il s’exclama,

Je suis le Grand Prophète de Dieu !

Plus tard il affirma être la réincarnation de Jésus Christ, de Bouddha, et de Lénine. Peu de temps après, il demanda à ses brebis de l’appeler « Père ». Ainsi les cantiques étaient à la louange du « Père » pour tous les « miracles » qu’il avait faits (c’est-à-dire mis en scène) pour « son peuple ». Pendant les témoignages, les membres se levaient pour dire tout le bien que Jones avait fait. Il aimait être bercé de louange et d’adoration.

Voici une liste non exhaustive d’expressions de Jones l’identifiant à Dieu, celles-ci ont été enregistrées le jour de sa mort:

J’ai porté vos problèmes sur mes épaulesCependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, Esaie 53:4a
J’ai vécu pour tous, je vais mourir pour tous.Jésus, … il souffrit la mort pour tous. Heb 2:9b
Qu’est-ce que d’être appelé père ou papa?Et n’appelez personne sur la terre votre père; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Mat 23:9
J’ai pratiquement donné ma vie, je suis mort tous les jours pour vous donner la paix.Jésus,… il souffrit la mort pour tous…. Je vous donne ma paix. Jean 14:27a; Héb 2:9b
Sans moi, la vie n’a pas de sens.Sans moi vous ne pouvez rien faire. Jean 15:5b
Je les ai sauvés.Le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde. 1Jean 4:14b
Je ne peux pas me séparer de vousJe suis tous les jours avec vous. Mat 28:20a
Vous êtes mon peuple.je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Heb 8:10b

La foi en lui


Ses adeptes répondaient positivement à son désir de supplanter Dieu, et affichaient clairement leur foi en lui

Je crois en Jim Jones20

Nous faisons cela pour toi

Tu es le Saint21

Leçons à en tirer:

Aujourd’hui, la plupart des personnes de moins de 30 ans ne connaissent pas l’histoire de Jim Jones, même aux USA.

Une expression idiomatique et sarcastique est toutefois restée dans la langue populaire américaine: « Don’t drink the kool-aid »22, littéralement « ne bois pas la limonade (marque kool-aid)». Cela signifie : « Ne crois pas tout aveuglément ».

Soyons vigilants. Hitler, comme Jim Jones a entraîné des milliers, voire des millions, dans la mort avant de se suicider. Lui aussi faisait figure de Messie et se faisait appeler Führer (le guide).

Les conséquences spirituelles :

Jésus-Christ nous a mis en garde contre les faux-christs.

Si quelqu’un vous dit alors: Le Christ est ici, ou il est là, ne le croyez pas. Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. Voici, je vous l’ai annoncé d’avance. Si donc on vous dit: Voici, il est dans le désert, n’y allez pas; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas. Mat 24:23-26

L’Antéchrist est le faux messie qui, d’après l’Évangile et l’Apocalypse, paraîtra peu avant le retour de Christ et prêchera un faux évangile.

Un antéchrist est, par extension, celui qui s’oppose au Christ, mais surtout qui usurpe la place de Christ. Différents éléments des discours de Jim Jones montrent qu’il se faisait passer pour le Christ.

Intrigues :

Lui et Annie Moore (l’infirmière qui a probablement concocté la potion au cyanure) ont été retrouvés morts par balle à la tête. On ne sait pas si Jones s’est suicidé, s’il a demandé à A. Moore de le tuer, ou si une tierce personne les a tués tous les deux.

Le FBI a retrouvé dans la salle d’enregistrement de Jonestown une bande audio contenant des extraits concernant le drame. L’enregistrement23 a été réalisé de manière professionnelle par quelqu’un qui connaissait bien le matériel. On ne sait toujours pas qui a fait ces enregistrements, et dans quel but.

On y entend Maria Katsaris24 appeler les adeptes à venir boire le poison.

Vous devez avancer, et ceux qui sont sur les côtés, allez, mettez-vous près de l’emplacement radio. Tout le monde va derrière la table, et en retrait, OK ? Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Chacun reste calme et essaye de calmer ses enfants … et pour tous les enfants qui aident, faites rentrer les petits enfants et rassurez-les. … Ils ne pleurent pas de souffrance, c’est juste un goût amer. … ce ne sont pas des pleurs de douleur. Annie Mc Gowan, Est-ce que je peux te voir ici derrière, s’il te plait…

Sa voix était sobre et sans émotion, et avec un sang-froid supérieur à celui de Jim Jones, comme si ce n’était qu’une distribution de boisson bénigne dont elle était la responsable. Aurait-elle joué un rôle important dans la vie de Jones?

Jim Jones n’a pas bu le poison, mais il a été tué d’une balle dans la tête, par qui?

Autant de détails non encore élucidés qui ont donné lieu à des spéculations des plus fantaisistes. Le FBI aurait assassiné les fidèles de Jonestown et maquillé le meurtre en un suicide collectif.

Qui est responsable?

Qu’on ne s’y méprenne, ce n’est ni le FBI, ni une société secrète quelconque qui a orchestré ce suicide collectif, mais un gourou séducteur voulant remplacer Christ (2Jean 1:7), un loup cruel qui n’épargne pas le troupeau, et qui enseigna des choses pernicieuses, pour entraîner des disciples après lui. (Actes 20:29,30)

Lui même était esclave du péché, fornicateur, drogué, dépressif, et conduit par celui qui porte bien ses titres: Le père du mensonge et le meurtrier dès le commencement, Satan (Jean 8:44).

L’Exode en enfer :

En fuyant l’Indiana pour la Californie, et la Californie pour le Guyana, Jones cherchait le paradis. En fin de course, n’ayant pas même trouvé la paix, et n’ayant pas d’autre issue, il a choisi la mort, et il y entraîna toutes ses ouailles. Il n’est nul besoin d’aller chercher la paix dans une utopie idéologique et loin de chez soi.

Si quelqu’un vous dit alors: Le Christ est ici, ou: Il est là, ne le croyez pas.(Mat .24:23 )

La paix du cœur ne se trouve qu’en Jésus-Christ. Lui seul a pu dire :

Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. (Mat .11:28)

Il suffit de se repentir et de lui ouvrir son cœur.

Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.(Apoc. 3:20)

La recette du poison séducteur:

Le poison fut concocté avec du jus de fruit ou de la limonade25, et du cyanure, que Jones avait pu se procurer avec une licence d’orfèvre, en prétendant vouloir assainir de l’or.

Il existe de nombreux faux christs de par le monde, mais peu ont mené la quasi totalité de leurs membres au suicide.

Les ingrédients de son « succès » dramatique furent les suivants :

  • Charismatisme, séances théâtrales, contacts politiques, manipulation totale, spiritisme, autorité non partagée, mensonge, usurpation du nom de Dieu et rejet de la Bible.
  • Jones a su séduire, en faisant preuve de vertus qui étaient rares à l’époque : Il a su approcher les délaissés et les gens de couleur. Il a vécu dans un semblant de renoncement: Il ne roulait pas en voiture de luxe, ni habitait dans des appartements somptueux comme le font certains « super-évangélistes » actuels.
  • Jones a su ne révéler que le minimum de lui-même. Il savait à l’inverse discerner les attentes de chacun, que ce soit dans le cercle du peuple du Temple, parmi les hommes politiques locaux, ou avec ses différentes compagnes. La plupart du temps, il s’est caché derrière ses lunettes de soleil, et laissait chacun projeter ses espoirs en lui.
  • Jones insistait sur le fait que son groupe était toujours sur le point d’être attaqué par les autorités américaines pour contribuer à l’unification de sa congrégation et à la consolidation de sa position quasi-messianique. En fait, en 1976, seuls des fonctionnaires des impôts avaient enquêté sur cette organisation.

Les enseignements du Diable ne changent guère. Il promet la vie, met en doute la Parole de Dieu, ensuite la renie (Genèse 3:1,4). Il travaille dans les ténèbres, et ne relâche point ses prisonniers. (Esaie 14:17)

Jones profita aussi du manque de connaissance et de vigilance de ses adeptes.

Conclusion:

Se prendre pour Dieu, voilà la première tentation de l’humanité. C’est encore aujourd’hui la cause de bien des maux. Cette déviance sectaire n’est pas à prendre à la légère. La note manuscrite trouvée après le massacre dit encore :

Nous ne voulions pas cette fin, nous voulions vivre et apporter de la lumière sur un monde qui est prêt à mourir pour voir un peu d’amour…

Ces paroles sont sincères, mais d’une personne aveuglée et endoctrinée qui s’est tuée sans raison. Une foi sincère n’est pas suffisante pour apporter de la lumière au monde.

Au contraire, Jones a apporté un peu plus de ténèbres en dépouillant ses adeptes, en brisant des couples, et en faisant couler bien des larmes, autant parmi les « siens » que chez leurs proches. Pire, Jones et son groupe ont occulté Celui qui est véritablement la lumière du monde. Une ex-adepte affirme dans son témoignage :

C’était le paradis sur terre, je ne peux plus croire au paradis

La « menace de Jonestown », le représentant du congrès, Leo Ryan, fut celui qui voulait faire la lumière sur cette secte. Il en fut la première des « vraies » victimes. Il fut un politicien exemplaire par sa vigilance anti-sectes et son discernement26. Il fut aussi un critique de la première heure de la Scientologie, ainsi que de l’Église de l’unification de Sun Myung Moon. Il reçut à titre posthume la médaille d’or du congrès en 1983.

D’autres gourous se prennent pour Christ aujourd’hui, comment seront-ils reçus par nos contemporains, et par nos politiciens?

1 Selon différentes sources : 909 morts

2 Voir la reproduction intégrale dans le livre de témoignages: Dear People: Remembering Jonestown

3 Toute la lumière n’est pas faite sur cette affaire. La question demeure : est -ce réellement un suicide collectif, les premiers éléments d’enquête ayant conclu à des meurtres par injection ou par balle [NDLR] ?

4 Richmond High School

5 Autobiographie audio : http://jonestown.sdsu.edu/AboutJonestown/Tapes/Tapes/TapeTranscripts/Q134.html

6 En anglais « Father divine », il fut inspiré par Marcus Garvey

7 En anglais « Universal Peace Mission Movement »

8 Jones demandait jusqu’a 25% des revenus, et le niveau de vie du groupe était relativement bas.

9 Contributions même symboliques

10 Magazine mensuel comprenant photos de charme, mode masculine, économie et nouvelles technologies.

11 Anglais : Jonestown = la ville de Jones

12 http://jonestown.sdsu.edu/AboutJonestown/PrimarySources/letter-orig.htm

13 Jean 17:3 Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.

14 Un « thérapeute » enseignant la réincarnation, soutint fortement Jones le jour du suicide,

15 Bande audio enregistrée par les membres du Temple et ramassée par le FBI plus tard.

16… comme sur le modèle des politiques restrictives d’émigration de l’ex-Union soviétique, Cuba, Corée du Nord et autres républiques communistes.

17 Transcription : http://jonestown.sdsu.edu/AboutJonestown/Tapes/Tapes/DeathTape/Q042.html

18 Comparez avec Jean 10:28

19 Le parti des panthères noires (Black Panther Party) était une organisation Afro-Américaine co-créée par Heuy P. Newtime pour promouvoir le pouvoir des noirs et de l’auto-défense par des actes d’agitation sociale. Il a été actif aux États-Unis depuis le milieu des années 1960 jusque dans les années 1970. Heuy P. Newtime fut accusé d’avoir tué un policier, et mourut assassiné dans une affaire de trafic de cocaïne.

20 I believe in Jim Jones, comparez avec Jean 3:16

21 You are the Holy one, comparez avec Jean 6:69

22 Bill O’reilly , un présentateur TV très populaire aux US, en fait parfois mention : “Don’t drink the Kool-Aide”

http://www.youtube.com/watch?v=zf3Gh8dVoBo

23 Nommé Q042 par le FBI

24 Maria Katsaris, dernière-née d’un ex-prêtre grec orthodoxe, était une jeune femme vive et intelligente. Elle fut parmi ses premiers disciples, et aussi sa maitresse. Elle fut retrouvée empoisonnée près de Jones.

25 La boisson mortelle aurait été préparée avec du jus de fruit « flavor-Aid », et non avec la limonade de marque « Kool-Aid » aussi disponible au camp. Cela dit, l’expression « Don’t drink the Kool-Aid » est restée.

26 Il fut remarqué notamment par ses critiques à l’égard du manque de surveillance de la CIA par le congrès.

Presse: SOUS L’EMPRISE DE LEUR GOUROU, ILS JEÛNAIENT POUR «RENCONTRER JÉSUS»: 89 CADAVRES DÉCOUVERTS AU KENYA

Par charentelibre.fr avec AFP, publié le 25 avril 2023 à 15h40, modifié à16h33

Les corps de plus de 80 fidèles d’une secte ont été exhumés près de la ville côtière de Malindi, au Kenya. Sous l’emprise de leur gourou présumé, ils se seraient laissés mourir de faim « pour rencontrer Jésus ».

Le macabre décompte se poursuit dans la forêt de Shakahola, dans l’est du Kenya : 16 nouveaux corps de membres d’une secte prônant un jeûne extrême ont été retrouvés ce mardi, portant le bilan à 89 morts dans cette affaire qui suscite l’horreur et l’indignation. Ce bilan – dans lequel figurent des enfants – est provisoire alors que les recherches se poursuivent sur le site de ce qui est désormais appelé le « massacre de la forêt de Shakahola ».

« Nous ne savons pas combien de fosses communes, combien de corps nous allons découvrir »,

a déclaré le ministre de l’Intérieur Kithure Kindiki, en visite sur place en début d’après-midi, annonçant la découverte de six nouveaux corps après une dizaine plus tôt dans la matinée.

34 survivants

Un total de 34 personnes ont par ailleurs été « retrouvées vivantes », a-t-il ajouté. Le ministre a évoqué la possibilité d’engager des poursuites pour « terrorisme » contre Paul Mackenzie Nthenge, le « pasteur » autoproclamé de ce groupe appelé Eglise Internationale de Bonne Nouvelle (Good News International Church) qui prônait de jeûner pour rencontrer Jésus.

Lundi, le président William Ruto l’avait qualifié de « terroriste » et promis des mesures sévères contre ceux « qui veulent utiliser la religion pour faire avancer une idéologie louche et inacceptable ».

Des équipes sont également engagées dans un contre-la-montre pour retrouver des survivants.
 Des équipes sont également engagées dans un contre-la-montre pour retrouver des survivants.Photo AFP

Morgue pleine

Depuis plusieurs jours, des enquêteurs retournent la terre rouge d’une vaste zone de « bush » de 325 hectares, non loin de la ville côtière de Malindi, où pourraient se trouver des dizaines de fosses communes. Un enquêteur a affirmé lundi que jusqu’à six personnes avaient été enterrées dans la même tombe, tandis que d’autres corps ont été retrouvés à même le sol.

L’afflux de corps d’ores et déjà retrouvés a saturé la morgue de l’hôpital du sous-comté de Malindi, a expliqué l’administrateur de l’établissement, Said Ali. « La morgue de l’hôpital a une capacité de 40 corps », a-t-il souligné, indiquant que la Croix Rouge avait été sollicitée pour fournir des containers réfrigérés. Des équipes sont également engagées dans un contre-la-montre pour retrouver des survivants.

« Chaque jour qui passe, il y a une très forte possibilité que d’autres meurent », a prévenu Hussein Khalid, directeur exécutif de l’ONG Haki Africa qui avait alerté la police sur les agissements de l’Eglise Internationale de Bonne Nouvelle.« L’horreur que nous avons vue ces quatre derniers jours est traumatisante. Rien ne vous prépare à des fosses peu profondes contenant des enfants », a-t-il ajouté. Selon la Croix Rouge kényane, 212 personnes ont été signalées disparues à son bureau de recherche installé sur place.

Failles et scandale

Cette affaire suscite de nombreuses interrogations sur des failles de la part des autorités policières et judiciaires, qui connaissaient le« pasteur » mis en cause depuis plusieurs années. Ancien chauffeur de taxi qui avait créé son église en 2003, Paul Mackenzie Nthenge avait été arrêté en 2017, accusé de « radicalisation » car il prônait de ne pas mettre les enfants à l’école, affirmant que l’éducation n’est pas reconnue dans la Bible.

Il avait à nouveau été arrêté en mars après que deux enfants étaient morts de faim sous la garde de leurs parents, qui les avaient ensuite enterrés. Il avait été libéré contre une caution de 100.000 shillings kényans (environ 670 euros). Il est en détention après s’être rendu à la police le 14 avril, après le début des recherches dans la forêt de Shakahola. Il a comparu le lendemain devant un tribunal, et doit à nouveau être entendu le 2 mai.

Ce scandale a également ravivé le débat sur le contrôle des cultes au Kenya, pays majoritairement chrétien, où des « pasteurs »« Églises » et autres mouvements religieux marginaux défraient la chronique. M. Kindiki a affirmé dimanche que ce massacre devait amener à « non seulement à la plus sévère des punitions pour le ou les auteurs de l’atrocité […], mais aussi à une réglementation plus stricte (y compris l’auto-réglementation) de chaque église, mosquée, temple ou synagogue à l’avenir ».


Commentaire de Vigi-Sectes

Ce triste événement nous rappelle le suicide collectif orchestré par un ex-pasteur nommé Jim Jones, au Guyana, dans lequel plus de 900 adeptes avaient mis leur foi.

Paul Mackenzie Nthenge : Un loup dans la bergerie !

Qu’on s’avise, ces “pasteurs” auto-proclamés ne représentent en rien les valeurs chrétiennes. L’éducation est hautement reconnue dans les Ecritures. C’est pourquoi les premières universités de l’Ouest de renom comme Cambridge et Yale se sont construisirent sur les fondements de monastères dont les enseignants étaient des religieux. Le monde judéo-chrétien est le plus lettré qui soit, et non la mort collective, mais plutôt “la Vie” est le chemin à prendre.

L’Eternel dit à Abraham :

J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre: j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l’Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t’attacher à lui: car de cela dépendent ta vie et la prolongation de tes jours, et c’est ainsi que tu pourras demeurer dans le pays que l’Éternel a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob.

Deu 30:19-20

Devant cette confusion croissante, ne nous trompons pas de bon berger. Jésus a dit :

Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance. Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis.

Herbert W. Armstrong confesse un inceste !

Traduction de l’article du site hwarmstrong.com,

LA DOULOUREUSE VÉRITÉ

ce site recense une collection de faits, d’opinions et de commentaires de survivants l’Église de Dieu mondiale d’Herbert W. Armstrong, Worldwide Church of God et de ses filles.

Confession d’Herbert Armstrong

Extrait du rapport Ambassador #27

“De nombreux lecteurs se souviendront que lorsque le livre de David Robinson a été publié en 1980, il contenait de nombreuses allégations choquantes même pour certains des critiques de longue date d’Herbert W. Armstrong. Aucune accusation n’était plus surprenante que celle trouvée dans le dernier chapitre du livre. Robinson y accuse Herbert W. Armstrong d’avoir entretenu une relation sexuelle intime avec la plus jeune de ses deux filles pendant une période d’environ une décennie, à partir du début des années 1930. L’organisation Armstrong, par le biais de substituts, a tenté d’utiliser les tribunaux pour bloquer la distribution du livre de Robinson, mais a échoué lamentablement (Ambassador Report, Sept 1980). Il est cependant remarquable qu’en essayant d’empêcher la distribution du livre de Robinson, il n’a jamais été affirmé que l’allégation d’inceste était fausse. De même, Dorothy Mattson, la fille cadette d’Herbert W. Armstrong, ne s’est jamais présentée pour nier l’histoire d’inceste (et elle a refusé à plusieurs reprises de répondre aux questions du Rapport à ce sujet). Malgré tout cela, il semble qu’il y ait encore des gens qui préfèrent croire que l’histoire d’inceste a été fabriquée.

Rappelons brièvement les faits. En 1971, Garner Ted Armstrong rend visite à sa jeune sœur Dorothy. Il se doutait depuis longtemps du type de relation que son père et sa sœur entretenaient durant sa jeunesse. Ils discutent autour de quelques verres, puis Ted lui fait part sans détour de ses soupçons. Elle a fait plus qu’admettre ses allégations. Avec candeur, elle a raconté détail après détail choquant.

Pendant plusieurs années, Garner Ted Armstrong garde l’information pour lui. Mais Dorothy ne l’a pas fait. Elle a divulgué les mêmes informations à de nombreuses autres personnes, dont David Antion (le beau-frère de Garner Ted Armstrong) et Lois Chapman (qui avait été mariée à feu Richard Armstrong, le frère aîné de Ted).

L’histoire de Dorothy, telle que racontée à Ted et à d’autres, était qu’Herbert avait commencé à la caresser et à la peloter lourdement en 1933, alors qu’elle avait treize ans, à peu près au même moment où Herbert W. Armstrong prétend maintenant que Dieu l’utilisait pour fonder l’ère moderne de la seule vraie église. Mais il n’a commencé à aller “jusqu’au bout” avec elle que trois ans plus tard. Un jour, Dorothy est rentrée chez elle après un rendez-vous avec un jeune caissier de banque pour informer son père qu’elle venait d’être “à moitié violée”. À sa grande surprise, Herbert est en fait “ravi” de la nouvelle. Herbert décide qu’il est temps de lui montrer comment on fait vraiment. A partir de là, Herbert est allé “jusqu’au bout”. L’année 1936, Dorothy avait 16 ans. Étrangement, Dorothy a affirmé qu’Herbert était devenu par la suite un bon ami de l’employé de banque.

La relation incestueuse a duré des années, mais elle n’était apparemment pas agréable pour les deux parties. Dorothy a raconté à ses amis qu’une fois, dans une chambre d’hôtel, elle a si fortement protesté contre les abus d’Herbert que le directeur a frappé à la porte et a demandé la raison de tout ce bruit. Herbert s’empressa de l’informer que sa “jeune épouse” n’était pas très coopérative en raison de son inexpérience. Satisfait de l’alibi, le manager est parti. Dorothy a affirmé qu’Herbert l’a alors maîtrisée, et après l’avoir attachée au lit et bâillonnée, a commencé à la violer. Il est dommage qu’Herbert ait négligé d’inclure cet incident dans son livre God Speaks Out on the New Morality.

Pendant ces années, en plus de l’emmener dans des voyages d’affaires supposés être liés à l’église ou au ministère, il n’était pas rare qu’Herbert emmène Dorothy danser le vendredi soir. Lors d’une de ces occasions, elle lui demanda s’il s’inquiétait parfois qu’un membre de son église les voit. Il lui répondit que non, parce que, en fait, ils étaient trop stupides pour sortir danser le vendredi soir et qu’il les avait bien entraînés (à respecter le sabbat du vendredi au coucher du soleil au samedi au coucher du soleil).

Ces incidents ne sont qu’une partie de la terrible vérité que Dorothy a racontée à Garner Ted et à d’autres. Malgré les bouleversements de l’église, les disputes avec son père, les problèmes émotionnels personnels et la notoriété considérable de ses propres péchés, Ted ne dit rien du passé honteux de son père. Pas avant 1978.

Cette année-là, au cours d’une discussion animée entre Garner Ted Armstrong et son père, Herbert W. Armstrong a menacé de “détruire” Ted en rendant publiques certaines informations sur sa vie personnelle. Mais Ted a répondu en disant qu’il pouvait détruire HWA avec les informations qu’il avait. Ted a accusé son père en termes très clairs, en criant : “Tu as baisé ma soeur !” Herbert, choqué par la connaissance de Ted de la relation incestueuse, ne peut que répondre : “Eh bien, il y a eu des moments dans ma vie où je me suis éloigné de Dieu”. La conversation entendue par Benny Sharp, associé de Garner Ted Armstrong, fut la dernière rencontre en face à face entre les deux hommes. Et Ted a depuis raconté comment le regard haineux qu’il a vu dans les yeux de son père lui a fait penser qu’ils ne se reverraient plus jamais.

Comme nous l’avons décrit en détail dans notre numéro de 1977, au début des années 70, Garner Ted Armstrong s’est entiché d’une étudiante de l’Ambassador College. L’affaire qui en a résulté a causé une grande confusion dans les échelons supérieurs de la Worldwide Church of God. L’ancien évangéliste de la Worldwide Church of God David Antion se rappelle comment, à l’époque, il a discuté du problème avec Herbert W. Armstrong. Pendant des années, Antion est resté perplexe devant l’analyse presque freudienne proposée. Herbert W. Armstrong a dit à Antion que Ted fantasmait simplement que la jeune femme était sa propre fille. Cette déclaration n’a eu aucun sens pour Antion jusqu’à des années plus tard. (En passant, il est intéressant de voir comment Ramona a affirmé qu’Herbert W. Armstrong a été, au fil des ans, très jaloux des prouesses sexuelles supposées de Garner Ted Armstrong).

La dernière rencontre entre Garner Ted Armstrong et son père en 1978 n’a pas été la seule fois où Herbert W. Armstrong a avoué l’allégation d’inceste. En 1980, Henry Cornwall, alors un assistant d’Herbert W. Armstrong, a lu le livre de Robinson peu après sa parution et a demandé directement à HWA si le chapitre sur l’inceste était exact. Herbert W. Armstrong lui a répondu que oui. Il a ensuite demandé à Cornwall que sa femme Ramona ne voie pas le livre et n’apprenne pas l’histoire de l’inceste. Malheureusement pour Herbert, Ramona avait déjà une copie du livre et était dans la pièce d’à côté en train d’écouter la discussion Cornwall-Herbert W. Armstrong. Peu de temps après, elle a également confronté Herbert W. Armstrong au sujet de l’allégation d’inceste. Et une fois de plus, Herbert a admis que c’était vrai, mais a supplié et plaidé avec Ramona de ne pas laisser ce fait se mettre en travers de leur mariage. La cause du problème, dit-il, avait été Loma, sa première femme. Compte tenu de la perversité du passé d’Herbert, il n’est pas étonnant que l’amour de Ramona commence à s’étioler.

On ne peut que spéculer sur ce que la première femme d’Herbert, Loma, savait de ce qui s’était passé pendant dix ans entre son mari et sa fille cadette, mais certaines personnes qui étaient alors proches de la famille Armstrong ont remarqué que vers la fin de sa vie, Loma n’était pas en bons termes avec Dorothy et que pendant la dernière année de sa vie, elle semblait avoir perdu toute volonté de vivre. Elle est décédée en 1967 des suites d’une maladie qui, selon de nombreuses personnes, aurait pu être guérie par la science médicale, si elle avait profité de cette aide. Il est intéressant de noter également que la grande préoccupation d’Herbert W. Armstrong pour le tour du monde a commencé juste à cette époque.

Ramona a rapporté à des amis comment les allégations de Robinson ont préoccupé l’esprit d’Herbert W. Armstrong pendant une période considérable. Elle a également rapporté avoir vu une déclaration dactylographiée destinée à être signée par Dorothy. Elle déclarait qu’elle (Dorothy) n’avait jamais eu de relation sexuelle avec son père. Le document était, et nous serions prêts à parier qu’il l’est toujours, non signé. Dorothy sait sans doute que signer une telle déclaration lui coûterait cher financièrement, ce qui lui enlèverait tout moyen de pression sur son père. (Lors d’un récent voyage à Big Sandy, au Texas, Herbert W. Armstrong aurait déclaré que ses filles lui montrent très peu d’affection et ne se soucient que de son argent).

Dorothy a déclaré que sa relation sexuelle avec son père a continué au début des années quarante. En 1943, Herbert a célébré la cérémonie au cours de laquelle Dorothy a épousé Vern Mattson, qui devait peu après servir à l’étranger dans les Marines. Cependant, Dorothy a raconté à des amis comment, au moment de ses fiançailles, Herbert lui a dit que son mariage ne devait pas mettre fin à leur relation spéciale.

Peu après la libération de Vern de l’armée, Herbert est en mesure de lui fournir un emploi au sein de son organisation en pleine expansion. Bien que Dorothy se soit éloignée de l’église de son père vers 1951, Vern a continué son association. Il était le directeur commercial de l’organisation avant l’ère d’Albert Portune.

Qu’est-ce qui l’a poussé à quitter la société Armstrong ? Était-ce alors qu’il a découvert l’horrible vérité sur sa femme et son beau-père ? La citation suivante tirée de la transcription d’une déposition d’Herbert W. Armstrong fournit un indice (l’avocat de Ramona pose une question sur la vente de la maison de Dorothy à la Worldwide Church of God) :

Q : L’a-t-elle vendue à l’église ?

MR. BROWNE : Objection car non pertinent, immatériel et constitutionnellement inadmissible. Les transactions entre des tiers et l’église ne regardent personne dans ce cas particulier et je vous demande de ne pas répondre.

LE TÉMOIN (Herbert W. Armstrong) : Je refuse de répondre.

MR. DECKTER : D’accord. Où lui avez-vous fourni un logement ?

R : Je lui ai fourni un logement depuis, de temps à autre, depuis… Maintenant, attendez une minute que je pense à l’année. Voyons voir, je ne sais pas. Cela a commencé dans les années 1950, depuis que Vern Mattson a démissionné de son poste de directeur commercial de l’église.

Avant de quitter le sujet, un autre extrait de déposition mérite d’être cité. L’avocat de Ramona posait à Herbert W. Armstrong quelques questions de fond concernant sa santé :

Q : Et souffrez-vous d’autres maladies ou problèmes chroniques autres que ceux dont nous avons discuté ?

R : Pas que je sache….. J’ai des difficultés à dormir depuis, oh, laissez-moi voir, depuis 1933.

C’est l’année où Herbert W. Armstrong a commencé à abuser de sa propre fille. Est-ce étonnant qu’il n’ait pas bien dormi depuis ?”

Fin de l’extrait