L’évangile de la terreur

« Comme l’oiseau s’échappe, comme l’hirondelle s’envole,
ainsi la malédiction sans cause n’a point d’effet » 

(Proverbes 26:2).
” Osez déchirer la photo de William Branham et Dieu vous frappe de mort à l’instant !”
Le silence était palpable et l’attention à son comble….
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Le 2 février 1988, une sœur baptiste de Marseille nous écrivait pour nous prévenir que les branhamistes phocéens faisaient courir le mensonge que suite au péché contre le Saint-Esprit, Christian Piette était mort dément dans un asile psychiatrique. Le 4 juin 2003, Georges Vandersteen de Nivelles nous envoyait un mail provenant d’un branhamiste congolais:

Chers Messieurs, Salut !
Je viens de découvrir ce que vous distribuez sur le web et votre hargne contre William Marrion Branham dont vous vous acharnez de détruire l’œuvre immense de Dieu qu’il a accomplie, tandis qu’il repose dans la gloire. Christian Piette est donc en vie, l’auteur de Lumière sur le branhamisme. Je le croyais mort, selon une rumeur. Car il était venu à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, mon pays et où il s’était également livré à parler mal de frère Branham et de son ministère .

(E-Mail de Caleb Mutombo, adressé à G. Vandersteen de Vigi-sectes le 4-6-2003)

Jésus apporte la vie, les branhamistes véhiculent la mort et ces derniers n’hésitent pas un instant de faire circuler de fausses rumeurs et des mensonges grossiers afin de démontrer qu’on ne s’attaque pas impunément au prophète Branham. Le 17 août 1995, j’étais en effet dans la capitale du Congo afin de donner des conférences sur les sectes pseudo-bibliques. Je me souviens très bien de ma longue conférence sur le branhamisme donnée à l’Institut Supérieur des Sciences Appliquées. A la fin de ma causerie, le moment imparti aux questions est arrivé. Un des responsables branhamistes s’est levé et est descendu les travées jusqu’à l’estrade. Il s’est alors tourné vers la foule en déclarant qu’on allait voir qui était le faux du vrai prophète, Christian Piette ou William Branham ?dechire-result

Il m’a tendu une photographie de Branham en me jetant le défi suivant: ‘Osez déchirer la photo de William Branham et Dieu vous frappe de mort à l’instant ! Le silence était palpable et l’attention à son comble.

J’ai pris la dite photo et l’ai déchirée en petits morceaux, puis posant le regard sur mon challenger, je lui ai demandé: ‘Et maintenant cher ami, que va-t-il se passer ? Quelques longues secondes se sont écoulées et la foule a commencé à manifester sa joie en frappant dans les mains et les femmes à la manière des indiens de se manifester par des cris. Les branhamistes sortaient en pleurant de rage parce que je n’étais pas mort.

J’ai appelé le dit responsable en lui précisant que son dieu n’avait pas répondu, mais que mon Sauveur Jésus m’avait protégé. Ce fut, il faut l’avouer une déconfiture totale pour les branhamistes dont certains sont venus me voir le lendemain en précisant qu’ils allaient retourner dans des assemblées trinitaires. C’est sans doute ce qui explique que ces milieux font courir le bruit de mon décès rétroactif. Je puis vous dire simplement ceci: Il faudra un jour ou l’autre que je rejoigne la patrie céleste, mais aujourd’hui, j’ai 55 ans, 12/7 de tension artérielle et 58 battements de cœur à la minute, je suis donc un mort qui se porte très bien ! Il est clair que l’évangile branhamiste est un pseudo-évangile, il est imprégné de terreur et de mort et il enchaîne ses victimes dans des superstitions anti-bibliques. Il pousse les branhamistes dans le mensonge et dans la mort spirituelle ! (Jean 8:44). Voyons maintenant des exemples concrets émanant des sources de ce mouvement:

Malheur à vous si vous rejetez la Vérité. La Vérité selon la Parole de Dieu est transmise seulement par le prophète … lisez ce que le prophète William Branham a dit et jugez-en vous-même ».
(Traité distribué par le Tabernacle chrétien de l’Evangile des derniers temps, 2521, Ste Catherine Est, Montréal, P.Q, page 2).

Il est aisé de vérifier à simple lecture que la Parole de Dieu chez ces personnes n’est pas tant la Bible mais les explications confuses revenant dans les nombreuses brochures de William Branham. Malheur à vous si vous rejetez la vérité transmise par Branham !

Alors qu’allez-vous faire ? De quel côté serez-vous ? Ils sont condamnés et n’attendent que le jour où la colère de Dieu se déversera sur eux et les anéantira … et cette bande de prédicateurs de Chicago, dont 300 et plus voulaient se faire baptiser au nom de Jésus-Christ ! Où sont-ils ? le prix était trop élevé … la bible dit qu’ils ont choisi eux-mêmes entre la grâce et le jugement …
(William Branham, Biographie de William Branham, page 489).

Le simple fait de ne pas accepter le baptême modaliste précipite ces 300 pasteurs dans la perdition éternelle !

Vous devez choisir … ainsi si vous êtes réellement sauvés, vous assisterez avec joie aux réunions où le Saint-Esprit se confirme et montre que la Parole de Dieu est juste.
(W.M. Branham, Révélation des 7 sceaux, n°6, 1963, pages 37-38).

Il est facile de comprendre qu’on ne peut pas être sauvé si on néglige d’assister aux réunions de Branham ou de ses adeptes. Ewald Frank, branhamiste allemand bien connu va dans la même direction:

De même que Christ est hors du camp dans cet âge de Laodicée, de même, tous les élus qui ont entendu sa voix sortent de chaque camp religieux .
(Christ et son Église dans la prophétie, page 42).

Et ceux qui écouteront (le prophète Branham) seront bénis et feront partie de cette épouse du dernier jour … ils diront:’ (l’Esprit, le prophète et l’épouse) sortez du milieu d’elle et séparez-vous en.
(W.M. Branham, Exposé des 7 âges de l’Église, page 434).

Vous ne pouvez être bénis que si vous quittez vos dénominations religieuses afin de rejoindre l’épouse, c’est à dire le cercle restreint des disciples de Branham !

Aimer faire du sport, porter des shorts pour les hommes, avoir des chÈveux courts pour les dames sont des signes de possession diabolique ! Voyez les exemples suivants:

Tout va bien pour toi chère sœur, ne te fais pas de soucis pour tes chÈveux courts, ne prête pas attention à ce bêta. Tu es libre d’avoir l’air qu’il te plaît, ce n’est pas cela qui compte, mais c’est ce qui sort du cœur de l’homme qui le souille. Lorsque tu parles ainsi, réalises-tu qu’un esprit méchant, sensuel et impur est en toi ? Bien-sûr, tu peux chanter dans un chœur ayant les chÈveux courts, mais tu as un esprit méchant …
(W.M. Branham, La Parole Parlée, les oints du temps de la fin, 1965, page 5).

Je pense que c’était quelqu’un qui aimait vraiment le base-ball ! C’était un mordu, un possédé du base-ball, exactement comme on est possédé de la cigarette ou possédé du whisky.
(W.M. Branham, Révélation de Jésus-Christ, n°12, les 24 anciens, 1961, page 15).

Dans cette perspective, Branham n’était-il pas mordu par la chasse aux écureuils, sangliers, biches, cerfs et compagnie ? Ne profitait-il pas de ses passages en Afrique pour aller massacrer des buffles et autres animaux ? N’était-il pas mordu par la pêche ? Les critères qu’il applique aux autres sont aussi valables pour lui !

… ayant une forme de piété, mais reniant ce qui en fait la force … le dimanche, ils vont à l’église aussi pieusement que vous puissiez l’imaginer, mais mettent des shorts le dimanche après-midi, tondant leurs pelouses …
(W.M. Branham, Révélation de Jésus-Christ, n°4, Âge de Smyrne, 1960, page 16).

Un joug de crainte et de servitude est placé sur les épaules de ceux qui se mettent à l’écoute du message de Branham, et puis ce dernier benoîtement écrit ce qui suit:

Avez-vous remarqué comment ceux qui conduisent hors de la vérité les gens qui les écoutent, les lient à eux par la peur ? Ils leur disent que s’ils n’obéissent pas ou que s’ils les abandonnent, ils seront détruits. Ce sont de faux prophètes car un vrai prophète conduira toujours les hommes à la Parole et les liera à Jésus-Christ et ce prophète ne leur dira pas de le craindre lui, ou ce qu’il dit mais de craindre ce que dit la Parole.
(W.M. Branham, Exposé des 7 âges de l’Église, page 393).

Merci pour ce précieux avertissement. Nous pouvons l’utiliser dans notre découverte de la vérité. Les fidèles de Branham l’ont tellement adulé, qu’ils s’attendaient à le voir ressusciter après son décès:

La résurrection subite de frère Branham, à laquelle on s’attendait, ne s’était pas réalisée.
(E. Frank, lettre circulaire n°33, janvier 1987, page 8).

Dans une thèse écrite en 1985, Douglas Weaver du « Southern Baptist Theological Seminary », de Louisville dans le Kentucky, écrivait que le corps de Branham ne fut enterré que le 11 avril 1966 alors que le décès est intervenu en décembre 1965, les disciples spéculant sur la probable résurrection du prophète. Concrètement, leur espérance est restée au tombeau !

Confrontés à cette peu glorieuse situation, les auteurs du livre « Un prophète méconnu, William Branham » proposent l’explication suivante:

Le service funèbre eut lieu le 29 décembre. Mais l’inhumation n’eut pas lieu immédiatement: Billy Paul attendait les indications de Meda quant au choix du lieu: Jeffersonville ou Tucson. Le cercueil fut donc scellé et placé en attente. Mais certains firent courir le bruit mensonger que les disciples de William Branham, dans l’attente de la résurrection, dépensaient des milliers de $ pour le maintenir dans une salle de congélation. L’inhumation eut lieu le 11 avril 1966 à Jeffersonville.
(page 400).

Ce texte est trompeur ! Ce ne sont pas d’éventuels ennemis du branhamisme qui ont fait courir ce bruit mensonger mais les branhamistes eux-mêmes dans le chef d’Ewald Frank. Je ne parle pas ici des milliers de $ dépensés ou non mais de la croyance en la résurrection de Branham. Quant à l’indécision de Meda Branham concernant le lieu d’inhumation, allons chers amis, vous n’allez pas tenter de nous faire croire que cela a pris tout un trimestre ?

J’ai eu des combats particuliers avec les puissances occultes lors de mes travaux concernant Branham. Un des plus étonnants s’est passé dans ma cuisine où je tapais un article le concernant. ( c’était en 1984). Mon épouse se trouvait dans la même pièce étant en train de repasser. C’était sur le coup de 11 heures le matin. Dans mes lectures de la littérature de la secte, un passage particulier attira ce jour mon attention:

Ce petit homme du Kentucky vint et se tint devant le micro avec sa bible serrée contre lui et prêcha. Quel merveilleux message ! Il avait un langage des montagnes … je vis Jésus ce soir-là dans la forme humaine appelée William Branham … je voyais Dieu à l’œuvre dans un montagnard du Kentucky .
(Tommy Osborn, Biographie de William Branham, pages 558-559).

Alors que je rédigeais mon tapuscrit, une main invisible me serra la gorge. La pression s’accentuait mais en m’éloignant de la machine à écrire, le phénomène s’atténuait. Confronté à pareille situation, je pris ma bible et comme j’étais arrivé dans ma lecture au chapitre deux du livre de Jérémie, je pris tout naturellement le chapitre trois. C’est au verset 23 que Dieu me donna une totale délivrance:

« Oui, le bruit qui vient des collines et des montagnes n’est que mensonge »

Nanti de ce texte, je repris possession de mon outil de travail et plus jamais rien ne se passa. Notre Seigneur Jésus avait chassé l’ennemi !

William Branham, Joseph Smith le mormon, même combat?

Selon les branhamistes, William Branham aurait eu un don de discernement remarquable! Nous affirmons que son don particulier ne provenait pas de Dieu. En fait, les expériences de Smith le mormon et de Branham sont similaires et leur point de départ est frappant !

Les presbytériens étaient les plus décidés à l’encontre des baptistes et des méthodistes … au milieu de cette dispute de mots et de tumulte des opinions, je me demandais souvent ce qu’il fallait faire ? Qui de ces partis avait raison ou avaient-ils tous tort ?
(J. Smith, History of the Church, vol.1, page 4).

Branham va dans le même sens:

D’entre les méthodistes, les baptistes, les presbytériens, qui est dans le vrai ?
(W.M. Branham, La Parole Parlée, Dieu dévoilé, 1964, page 18).

Que pense Branham de Joseph Smith ? Voici certainement une question captivante dont la réponse nous permettra également de situer le discernement de William Branham !

Il se pourrait que quelques frères et sœurs mormons soient présents ou bien reçoivent ces bandes … si vous faisiez la connaissance des mormons, vous verriez que ce sont des gens très bien et leur prophète (que les méthodistes tuèrent en Illinois pendant un voyage), c’était un homme très bien .
(W.M. Branham, La Révélation des 7 sceaux, n°8, 1963, page 6).

Joseph Smith, un homme très bien ! Un polygame (27 femmes), un adultère, un occulte, un homme qui enseignait que Jésus possédait plusieurs épouses ?

William Branham et le monde protestant

Par contre, Branham n’aime pas les protestants. Les textes suivants vont le prouver amplement !

La bible dit que l’église catholique est une prostituée et appelle l’église protestante ‘prostituée’
(W.M. Branham, j’accuse cette génération, 1963, page 10).

Nos églises sont des prostituées !

Ne pensez pas que c’est aux presbytériens que je m’en prends, c’est à vous, pentecôtistes ! Parfaitement … je les accuse d’être des prostitués de l’Evangile.
(ibid., page 40).

Les frères pentecôtistes traités eux aussi de prostitués !

Oh ! mais vous, bandes de busards luthériens … oh ! mais vous, bandes de busards baptistes … oh ! mais vous, busards pentecôtistes !
(WM.Branham, La Parole Parlée, les oints du temps de la fin, 1965, page 44).

Les luthériens, les baptistes et les pentecôtistes comparés à des oiseaux de proie !

Ecoutez bien ceci: les anges déchus- qui sont ces anges ? Ce sont les luthériens, les méthodistes, les catholiques, les pentecôtistes …
(W.M. Branham, La Parole Parlée, Christ est la révélation du mystère de Dieu, 1963, page 8).

Ces quatre dénominations sont selon Branham des démons !

… Dieu soit béni, nous sommes de la grande dénomination méthodiste, baptiste, presbytérienne, pentecôtiste … voilà où vous en êtes ! Vous êtes indomptés, inconvertis, dépourvus de sentiments naturels, traîtres, calomniateurs, intempérants, ennemis des gens de bien, ayant l’apparence de la piété .
(W.M. Branham, La Révélation de Jésus-Christ, le trône, 1961, page 35).

Après cela, les branhamistes comprendront aisément que nous ne pouvons voir en eux des frères dans la foi.

Des cérémonies ! où cela ? chez les baptistes ? chez les presbytériens ? Et même chez les pentecôtistes ? … ils sortent, trichent, volent, mentent et tout le reste. Ils seraient d’humeur à s’attaquer à une scie circulaire et disent du mal de tous et de tout .
(W.M. Branham, La révélation de Jésus-Christ, n°5, Age de Pergame, 1960, page 30).

On peut se poser la question ? Qui est d’humeur à s’attaquer à une scie circulaire ?

Il est clair comme de l’eau de roche que Branham n’est pas un prophète de Dieu ! N’ayez aucune crainte, Branham n’est pas un messager de Dieu et ses paroles ou écrits ne sont pas le message. André Morin, autre branhamiste pouvait dire avec raison:

Frère Branham a souvent dit de lui-même:’Ce n’est pas moi qui suis le messager, mais le Saint-Esprit, ce ne sont pas mes paroles qui sont le message, mais la Parole de la bible.
(Lettre circulaire, n°34, janvier 1988, page 12).

Franchement, merci pour ces bonnes paroles, sachons en tirer les saines conclusions !

D’autres éléments qui prouvent que Branham n’est pas un vrai prophète !

William Branham se vante que Dieu lui a fait voir la politique mondiale contemporaine:

La 3ème vision m’a fait voir la politique mondiale, car elle m’a montré qu’il y avait trois grands ‘ismes’: le fascisme, le nazisme, le communisme, mais que les deux premiers seraient absorbés par le troisième, et que ce dernier ‘isme’ dominerait le monde et détruirait le Vatican. Le communisme détruira Rome.
(W.M. Branham, cité dans: Un prophète méconnu, 1988, page 40).

Il a établi le communisme qui, un jour, fera disparaître Rome de la carte d’un seul coup.
(W.M. Branham, La Révélation de Jésus-Christ, âge de Thyatire, 1960, page 26).

Puis dans une autre brochure, nous découvrons tout le contraire !

La Russie, le communisme ne conquerra rien du tout ! La Parole de Dieu ne peut se renier. C’est Rome qui conquerra le monde.
(W.M. Branham, La Parole Parlée, la plus grande bataille jamais livrée, 1962, page 61).

Dieu n’est pas un Dieu de confusion pas plus ses authentiques prophètes ! (1 Corinthiens 14:33).

Selon Branham, vous pouvez être baptisé du Saint-Esprit et malgré cela être perdu !

Souvenez-vous de cela: vous pouvez être baptisé de l’Esprit et malgré cela être perdu.
(W.M. Branham, La Parole Parlée, Evènements modernes rendus clairs par la prophétie, 1965, page 7).

Ensuite, selon Branham, vous pouvez entrer dans la vie éternelle sans passer par la nouvelle naissance:

Nous montrerons par la Parole que les multitudes de gens qui n’ont pas passé par la nouvelle naissance entreront dans la vie éternelle. Aussi étrange que cela paraisse, c’est la vérité pure.
(W.M. Branham, Exposé des 7 âges de l’Église, page 313).

Non ce n’est pas la pure vérité, c’est une odieuse fausse doctrine !

Autre souvenir

Lors de mon passage au Québec en 1995, j’ai été invité à donner une conférence à l’église baptiste de Granby dans les cantons de l’Est. J’étais accompagné par le pasteur Michel Martin. Le représentant branhamiste était présent. Il ne s’est pas manifesté au moment des questions et réponses. Un peu plus tard, alors que je buvais une tasse de café au sous-sol, on m’a rappelé car le responsable branhamiste discutait avec un groupe d’une bonne dizaine de personnes. Je suis donc arrivé sur place. Me voyant, cet homme déclara que c’était pour m’enrichir que j’écrivais des ouvrages sur Branham, ensuite sans gêne aucune il ajouta que le Seigneur venait de lui révéler que je trompais mon épouse. Immédiatement, un jeune couple qui était avec lui décida de quitter la secte. C’est aux fruits que l’on peut reconnaître l’arbre !

Christian Piette

Encyclopédie des sciences religieuses: Mormonisme

Article de l’Encyclopédie des sciences religieuses de 1877


Ce nom est celui d’une secte américaine, qui s’appelle plus volontiers « l’Église des Saints des derniers jours.» Le nom sous lequel elle est habituellement connue lui vient du Livre des Mormon, son principal livre sacré. Mormon est l’un des personnages fabuleux de cette étrange mythologie.

Joseph Smith dérivait ce nom du mot anglais more, plus, et d’un mot prétendu égyptien mon, bon, ce qui lui donnait pour signification « plus bon » – ou meilleur. Cette étymologie fantaisiste du fondateur du mormonisme en a amené une autre qui n’est pas plus sérieure, ses adversaires ont voulu faire dériver ce mot du grec, spectre.

Histoire

Le fondateur du mormonisme fut Joseph Smith, né dans le Vermont, le 23 décembre 1805. Son Père, qui était agriculteur, s’établit dans l’état de New-York, lorsque Joseph avait onze ans, et ce fut dans le comté d’Ontario que s’écoula la jeunesse du futur prophète. Sa culture intellectuelle fut des plus sommaires, et ne dépassa guère les premiers éléments de la lecture, de l’écriture et du calcul.

Ses biographes officiels, Orson Pratt et George A. Smith, nous le représentent s’occupant de son salut dès l’âge de quinze ans, cherchant vainement dans les églises existantes la satisfaction de ses besoins religieux et se mettant alors, par la lecture de la Bible et par la prière, à chercher directement auprès de Dieu la réponse aux questions angoissantes qui le troublaient. Un jour qu’il priait, une clarté merveilleuse descendit sur lui et l’enveloppa, et deux êtres surnaturels lui apparurent, l’informèrent que ses péchés lui étaient remis, lui déclarèrent qu’aucune secte ne possédait la vraie doctrine, et que cette doctrine, complément de l’Evangile, lui serait révélée un jour. D’autres révélations suivirent. La plus importante fut celle qui lui apprit que les Indiens d’Amérique étaient les descendants dégénérés du peuple d’Israël et que leurs Annales avaient été déposées en lieu sùr. Conduit par les indications d’un ange, Smith découvrit ces Annales gravées en caractères égyptiens sur des plaques d’un métal ressemblant à de l’or. A côté des Annales se trouvait un curieux instrument: l’Urim et le Thummim, composé de deux pierres transparentes, au moyen desquelles Smith allait pouvoir lire et interpréter le document.

C’est en 1827 que Smith prétendait avoir été mis en possession des mystérieuses plaques, qu’il s’occupa à traduire, en se servant comme secrétaire d’Olivier Cowdery, qui devint l’un des chefs de la secte. Le Livre de Mormon partit enfin en 1830, aux frais d’un fermier du nom de Martin Harris, qui, gagné aux idées de Smith, lui fournit les moyens de faire imprimer sa révélation. Toute cette légende avait fait trop de bruit pour que l’on ne cherchât pas à la tirer au clair. L’enquête, toutefois, a été conduite avec trop de passion par les adversaires du mormonisme pour qu’il soit permis d’en accepter les résultats comme pleinement concluants. Les origines du mormonisme, quoique toutes récentes, demeurent un problème d’histoire et de psychologie non résolu encore.

La famille Smith paraît avoir eu une mauvaise réputation dans la contrée où elle vivait; on accusait ses membres de paresse, d’intempérance et d’amour du mensonge. «  Ils étaient fameux, dit un document signé par un grand nombre de leurs voisins, par leurs projets visionnaires et passaient une partie de leur temps à faire des fouilles pour découvrir des trésors cachés.» Joseph Smith se distingua de bonne heure par son caractère aventureux et illuminé tout ensemble, et l’histoire de ses visions lui valut les quolibets et les persécutions de ses voisins.

Il est démontré que le fond du Livre de Mormon n’est autre chose qu’un certain roman historique sur les Indiens composé en style pseudo-biblique par un ministre du nom de Salomon Spaulding, né en 1761 et mort en 1816. Son manuscrit était demeuré entre les mains d’un imprimeur de Pittsburgh, en Pensylvanie, et passa entre celles de Sydney Rigdon qui, après avoir été compositeur dans son établissement, devint l’associé de Joseph Smith dans la propagation des doctrines mormones. Plusieurs des amis de Spaulding et son propre frère déclarèrent reconnaître son oeuvre dans la prétendue traduction des plaques d’or.

Les adjonctions faites par le prophète à ce fonds primitif sont des réminiscences bibliques pour la plupart, où abondent les incorrections grammaticales. Quant aux plaques elles-mêmes, nul ne les a vues en dehors des onze témoins qui affirment, en tête du Livre de Horneion, les avoir vues et touchées mais ces témoins étaient des mormons, parmi lesquels trois membres de la famille Smith et cinq de la famille Whamer, l’une des premières converties à la foi nouvelle, et de tels témoignages sont plus que suspects.

Le premier bailleur de fonds de Smith et l’un des onze témoins, Martin Harris, s’étant fait donner un facsimile de l’une des golden plates, alla, avec une bonne foi qui l’honore, la soumettre au professeur Aenthon, de New-York. Les mormons répandirent le bruit que ce savant avait reconnu les caractères pour de l’égyptien réformé.

Mais le professeur, dans une lettre rendue publique, déclara que la feuille qu’on lui avait présentée était « couverte de toutes sortes de caractères crochus, et évidemment combinés par une personne qui avait eu sous les yeux un livre contenant divers alphabets, entr’autres des alphabets grecs et hébraïques. Des lettres romaines, renversées ou placées de côté, s’y trouvaient aussi rangées en colonnes perpendiculaires, et le tout se terminait par un grossier dessin d’un cercle partagé en divers compartiments couverts de signes bizarresh, et évidemment copiés du calendrier mexicain publié par M. de Humboldt, mais copiés de manière à déguiser la source d’où ils étaient tirés. » La foi de Martin Harris était trop aveugle pour se laisser éclairer par les lumières de la science, et la publicité donnée à ces faits n’empêcha pas Smith de faire de nombreuses dupes.

En 1829, lui et son collègue et secrétaire Cowdery, prétendirent avoir reçu d’un ange une divine imposition des mains qui les sacrait prêtres, et, persuadés que le baptême chrétien qu’ils avaient reçu n’était pas valide, ils se rebaptisèrent réciproquement par immersion. Leurs prédications et la lecture du Livre de Mormon groupèrent bientôt autour d’eux des disciples qui entrèrent dans la nouvelle secte par le rite du baptême.

Le 6 avril 1830, l’Église des saints des derniers jours fut organisée dans la ville de Fayette, Etat de New-York. L’accession de Sidney Rigdon, ancien ministre campbellite fort bien doué, qui prêchait des idées millénaires, vint apporter à la théologie rudimentaire de Joseph Smith des éléments nouveaux, qui devaient la rendre populaire dans un milieu très ouvert à cette sorte d’enseignement. Lé millénium allait commencer,

les Indiens étaient sur le point de se convertir, l’Amérique devait être le rendez-vous des saints, et la tache spéciale de la nouvelle église était de construire la Nouvelle-Jérusalem. Ces idées et la mythologie qui les entourait flattaient à la fois le patriotisme et le goût du merveilleux des populations ignorantes des campagnes. Des missionnaires improvisés les répandirent de proche en proche, et des communautés mormones s’établirent de bonne heure dans l’Ohio, la Pensylvanie, l’Indiana et l’Illinois, aussi bien que dans le New-York. Au commencement de 1831, le siège de la secte était Kirtland dans l’Ohio, mais vers la fin de cette même année, sous l’action d’une révélation spéciale, Smith entraîna une émigration de douze cents mormons dans le comté de Jackson, Missouri, pour y “; fonder la cité de Sion où le Christ devait régner en personne. » Cette communauté se distinguait des rudes colons qui l’entouraient par son industrieuse activité et r ses mours douces. Une persécution violente ne tarda pas à s’élever contre elle: on brisa ses presses, on supprima ses journaux, on fit subir toutes les avanies à ses ministres; finalement, en 1833, une bande d’hommes armés vint expulser de la contrée les familles mormones, qui s’en allèrent chercher un asile à lndependence dans le comté de Clay. Joseph Smith, en apprenant les malheurs de ses partisans, accourut de l’Ohio où il se trouvait alors, et, à la tête d’une troupe de mormons armés, essaya de répondre à la force par la force. Cette tentative ne réussit pas, et il dut retourner à Kirtland. Il se mit alors à compléter l’organisation religieuse de son Église. A la tête de la hiérarchie, qui devait assurer sa force, il plaça une sorte de triumvirat, s’assignant à lui-mème la première place en sa qualité de prophète et d’apôtre et s’ajoignant Rigdon et Williams comme ses assesseurs.

Le 4 février 1835, il se choisit douze apôtres auxquels il confia la mission de convertir les nations. Ils se répandirent en effet dans les états de l’Est; l’un d’eux débarquait en Angleterre en 1837, et le jour de Noël de cette même année, une première conférence de mormons anglais se réunissait à Preston. Ils firent de nombreuses recrues dans les villes manufacturières du Nord et dans le pays de Galles, et des convois d’émigrants mormons traversèrent fréquemment l’Atlantique pour rejoindre le gros de la communauté.

En mars 1836, quand le temple fut inauguré à Kirtland, plus de mille mormons étaient présents. De malheureuses transactions commerciales auxquelles le prophète fut mêlé et qui lui attirèrent des démêlés avec les tribunaux, le décidèrent à abandonner définitivement l’Ohio. Une révélation survint à point noinmé, pour confirmer sa décision. Sa présence était fort nécessaire au milieu de la colonie missourienne, qui souffrait de luttes intestines, en même temps qu’elle était en butte aux persécutions des “gentils. » Ceux-ci voyaient d’un oeil jaloux la marche envahissante des mormons et s’irritaient de leur prétention hautement affichée de conquérir tout le pays. Une sorte de guerre civile éclata; les milices de l’Etat intervinrent à la fin de 1838, en apparence pour rétablir la paix, mais en réalité pour débarrasser l’Etat de la présence des mormons. Plusieurs d’entre eux furent massacrés; le prophète, son frère, et quelques autres chefs furent emprisonnés, et la colonie mormone, forte d’environ 15000 personnes fut, en plein hiver, dépossédée de ses terres et expulsée de l’autre côté du Mississipi, dans l’Illinois. Bien accueillie par la population de cet Etat, elle y fonda la ville de Nauvoo, qui, deux ans après sa fondation, comptait déjà 2000 habitations, avec des écoles et des édifices publics. La législature de l’Etat concéda une charte à Nauvoo; les mormons furent autorisés à lever une milice placée sous les ordres du prophète, qui devint bientôt le chef à la fois religieux, civil et militaire d’une communauté de 20000 âmes, qui lui vouait une admiration et une obéissance sans réserves.

Ses partisans se multipliaient dans tous les Etats-Unis, et leur chiffre en Angleterre atteignait, disait-on, dix mille. Ces succès enivrèrent Joseph Smith qui, en 1844, osa se mettre sur les rangs pour la présidence des Etats-Unis. Ses moeurs étaient loin d’être irréprochables; toutefois ce ne fut qu’en juillet 1843 qu’il prétendit avoir reçu une révélation autorisant la polygamie.

Cette prétention souleva une vive opposition dans le sein même de la communauté. Les mécontents fondèrent à Nauvoo même un journal d’opposition, l’Expositor. Smith, qui en était venu à ne pouvoir souffrir la contradiction, donna ordre à ses janissaires de faire justice; les presses du journal furent brisées, le bureau démoli, et ses rédacteurs ne durent leur salut qu’à la fuite. Ils portèrent plainte devant les autorités de l’état qui profitèrent de l’occasion pour faire cesser un état de choses intolérable. La milice marcha sur Nauvoo et s’empara du prophète et de son frère Hyrum. Le bruit ayant couru que le gouverneur songeait à faire évader ses prisonniers, une bande d’hommes armés se jeta sur eux et les massacra (27 juin 1844).

La mort de Joseph Smith, loin d’être la ruine du mormonisme, sembla devoir assurer sa durée; elle mit l’auréole du martyre au front du prophète et renforça le fanatisme de ses partisans. Brigham Young, qui était devenu le conseiller le plus intime de Smith, fut appelé à lui succéder à la tête de la communauté, avec les titres de « voyant, révélateur et président des saints des derniers jours.»

En 1845, la législature de l’Illinois révoqua la charte de la cité de Nauvoo. Les conflits étaient fréquents entre les saints et les gentils, et la communauté elle-même souffrait de tiraillements intérieurs. Brigham Young comprit qu’il y avait là une situation qui ne pouvait se prolonger sans amener à courte échéance la ruine du mormonisme. Il fut résolu en conséquence qu’une nouvelle migration aurait lieu et que le siège de la communauté serait transporté par delà les limites des Etats-Unis, et à quelques centaines de lieues de toute terre civilisée. Cette résolution fut annoncée aux saints par une épître générale datée du 20 janvier 1846.

Une avant-garde de seize cents personnes partit avant la fin de l’hiver pour jeter les bases du futur établissement. Le territoire de l’Utah, que les mormons désignèrent sous le nom de Deseret, ou pays de l’Abeille, est un plateau compris entre les Montagnes-Rocheuses et la Sierra-Nevada de Californie. Ce plateau aride semblait rebelle à toute culture, et il a fallu toute la ténacité de volonté de fanatiques en révolte contre la civilisation pour coloniser ces régions inhospitalières et en faire ce qu’elles sont devenues aujourd’hui, la grande étape entre New-York et San-Francisco.

On a souvent raconté cet exode de tout un peuple, s’accomplissant par un prodige d’audace et de discipline, au milieu des privations et des souffrances de toute nature, et aboutissant à la création, sur les bords du Grand-Lac-Salé, d’une civilisation étrange, mais à laquelle on ne saurait sans injustice refuser une certaine grandeur. Le succès de cette expédition suffirait pour faire vivre dans l’histoire le nom de Brigham Young. Il arriva dans la vallée en juillet 1847, et le gros des mormons dans l’automne de 1848. Une ville fut construite avec son tabernacle et ses édifices publics. La population augmenta rapidement.

En 1819, le congrès des Etats-Unis organisa l’Utah en territoire et reconnut Brigham Young pour gouverneur. En 1852, fut promulguée la «  loi céleste du mariage » qui autorisait la polygamie.

En 1853, fut posée la première pierre du temple monumental. Le gouvernement fédéral essaya vainement d’intervenir dans la législation, d’abord en nommant des juges, puis en envoyant un nouveau gouverneur à la place de Young. Traités en suspects, ces mandataires du gouvernement durent se retirer en 1856. L’année suivante, le gouvernement de Washington envoya dans l’Utah de nouveaux fonctionnaires, avec un corps de 2500 hommes pour les appuyer. Les mormons protestèrent vivement, mais finirent, par se soumettre. La question de la polygamie est demeurée entre eux et le Pouvoir fédéral la question délicate et a soulevé de continuels conflits. Toutefois, cet étrange peuple est en voie de rentrer dans les conditions normales d’existence des peuples civilisés;

la création du chemin de fer du Pacifique, en 1869, l’arrivée de nombreux colons non mormons, la mort enfin de Brigham Young, survenue en 1877, ont abaissé définitivement les barrières qui le séparaient du reste du monde. Dépouillé bientôt de son institution honteuse de la Polygamie, comme il l’a été de l’autonomie politique qu’il avait rêvée, il redeviendra une simple secte religieuse, plus bizarre que la plupart des autres, et qui pourra vivre longtemps encore, grâce à cette légende mystérieuse qui s’est faite autour de son berceau, et grâce surtout à ces traditions d’audace et d’héroïsme qui font de l’histoire particulière de cette secte l’un des chapitres les plus étonnants de l’histoire de la colonisation. On estime à 250.000 le nombre total des mormons; de 80 à 100.000 sont établis dans l’Utah.

Doctrine et discipline

Nous avons déjà parlé du plus important des livres sacrés des mormons, le Livre de Mormon, compilation indigeste et illisible, mais dont le succès s’explique par la large satisfaction qu’elle donne au patriotisme américain. D’après la révélation mormone, les juifs réfugiés en Amérique se partagèrent en deux groupes hostiles, les néphites et les lamanites. Ceux-ci, devenus infidèles exterminèrent les néphites et s’emparèrent du continent tout entier. Les Indiens sont leurs descendants. Le Livre de Mormon forme un volume de 563 pages d’impression compacte. Il se divise en quinze livres de longueur inégale attribués à divers auteurs. Cet ouvrage contient, outre le roman interminable des néphites et des lamanites, de longues exhortations, des visions et des paraboles, faible pastiche du langage biblique, et qui n’ont ni élévation morale ni valeur poétique.

Les anachronismes et les absurdités y fourmillent, Pour ne rien dire des fautes grossières de grammaire. Le second livre sacré du mormonisme est le Livre de la doctrine et des alliances (Book of Doctrine and Covenants); il renferme des instructions religieuses données par Joseph Smith à ses disciples, des révélations se rapportant à l’organisation, au culte et à la hiérarchie de l’Église, des prophéties, des visions, etc. Mentionnons enfin la Perle de grand prix, recueil de révélations, prophéties, discours de Smith, auquel il a joint un prétendu Livre d’ Abraham, qui se donne comme traduit d’un papyrus égyptien. La doctrine mormone forme le plus étrange éclectisme d’éléments bouddhistes, gnostiques, mahométans et chrétiens.

Dieu le père n’est pour eux que le plus puissant des hommes’ il est doué d’un corps, il a été engendré comme nous, il est marié à un grand nombre de femmes, et ses enfants sont nombreux comme les grains de sable de la mer. Ce Dieu, qui habite la planète Kolob, a charge de notre univers; d’autres dieux, également puissants, veillent sur d’autres mondes. Dieu n’étant qu’un homme perfectionné, chaque homme peut aspirer à devenir Dieu à son tour. Le Christ est né de l’union « matérielle » de Dieu et de la vierge Marie; les mormons retiennent la foi en la rédemption. La vie future ne sera que le prolongement de celle-ci; l’existence aura les mêmes nécessités et les hommes les mêmes passions et les mêmes occupations. Qu’on ajoute à ces idées bizarres, la doctrine de la transmigration des âmes, celle de la permanence des dons miraculeux, tout un système millénaire très complet, avec retour des juifs, y compris les dix tribus perdues, parousie et règne personnel du Christ pendant mille ans sur la terre, et l’on aura quelque idée de ce qu’est cette étrange théologie, véritable pandémonium où se sont donné rendez-vous toutes les excentricités de la pensée religieuse de tous les temps. La morale mormone ne s’élève pas au-dessus du terre-à-terre de l’égoïsme le plus absolu. Le dieu des mormons a été défini par l’un de leurs apôtres «  le plus égoïste des êtres vivants », et ses adorateurs s’efforcent de lui ressembler. Les deux grands devoirs du parfait mormon sont le patriotisme et le payement des dîmes; en règle avec la loi morale sur ces deux articles, il est libre pour tout le reste. S’enrichir et multiplier le nombre de ses femmes, à cela se borne son ambition. Toute pensée indépendante est supprimée; les fidèles s’engagent à n’être dans les mains de leurs chefs  « qu’une cire molle, un chiffon trempé dans du suif. »

Les formes du culte semblent avoir pour but d’exclure et d’étouffer la pensée. Le salut de l’individu dépend de rites symboliques multipliés; baptême par immersion fréquemment renouvelée; imposition des mains; cène où l’eau remplace le vin, cérémonies mystérieuses d’initiation. La prédication roule en général sur les intérêts matériels de la communauté, et ne tend en aucune façon à élever l’âme vers les choses invisibles.

La hiérarchie mormone comprend au sommet la présidence composée de trois hommes qui représentent sur la terre la Trinité divine, et dont l’un a la suprême autorité; puis le patriarcat conféré à vie à un homme qui a pour unique charge de distribuer des bénédictions puis les douze, qui ont le pouvoir de conférer les ordres et d’administrer les sacrements; puis les soixante-dix, qui, sous la direction des apôtres, ont la charge de faire la propagande. Les grands prêtres forment le cinquième ordre; ils officient toutes les fois que les dignitaires d’un rang plus élevé ne sont pas présents. Les évêques, les anciens, les prêtres, les instructeurs et les diacres forment les degrés inférieurs de cette hiérarchie, et appartiennent à la classe d’Aaron, tandis que les premiers forment celle de Melchisédek. Le conseil général est chargé de régler les difficultés qui peuvent survenir entre les fidèles; il existe aussi des grands conseils particuliers dans chaque communauté locale. Une conférence annuelle pour le règlement des affaires générales de l’église se réunit en avril; on assure que toutes les décisions y sont prises à l’unanimité.

Sources

Le mormonisme a donné naissance à une foule d’ouvrages. Ses écrivains, assez médiocres d’ailleurs, sont nombreux; nous nous bornons à indiquer les noms de: Spencer, Orson Pratt, Parly Pratt, Phelps, etc. Parmi les ouvrages racontant l’histoire et exposant les idées des mormons, nous mentionnerons les suivants:

Kidder, Mormonisn and the Mormons, New-York, 1852; Burton, City of the saints, Philadelphie, 1852; Ferris, Utah and the Mormons, New-York, 1854; Hyde, Mornonism its Leaders and Designs, New-York, 1857; Stenhouse, The Rocky Mountains saints, New-York, 1873. Nous possédons en français plusieurs ouvrages sur ce sujet, tels que: A. Pichot, Les Mormons, Paris, 1854; Jules Remy, Voyage au pays des Mormons, Paris,1860, et plusieurs articles de la Revue des Deux Mondes, 1er septembre 1853, 15 février 1856, ler septembre 1859, 15 avril 1861, ler février 1872.

MATTH. LELIÈVRE.